Au grand bonheur des algérois, et pour la 3ème année consécutive, la Radio El Bahdja en collaboration avec la Wilaya d'Alger, a organisé vendredi dernier la désormais classique journée sans voiture. De 7h a 19h, la capitale a décidé de vider son centre ville de ses véhicules, pour ainsi dire, lui redonner une bouffée d'air frais, lui qui en manquait gravement. Et c'est ainsi que du matin jusqu'au soir aucun véhicule ne s'est frotté au bitume, et ce du rond point dit du Bardo, jusqu'à la mythique place des martyrs. Autant d'espaces qui ont profité aux badauds algérois, peu habitués à déambuler paisiblement dans les rues de leur ville sans y être persécutés par les engins a deux ou à quatre roues. L'idée a fait tellement recette, qu'au milieu de la matinée, même les habitants la périphérie sont «descendus» contempler Alger, comme ils ne l'ont jamais vue et comme ils voudraient la voir plus souvent. Il est aux alentours de 7h30 du matin, quand tous les accès menant au centre ville de la capitale sont fermés par la police pour les véhicules. A peine réveillés, les enfants des quartiers avoisinants investissent cet espace vide comme jamais il ne l'a été, et le transforment à leur guise. Du foot, encore du foot et seulement du foot. Les ballons fusent de partout, et des dizaines de matches sont ainsi joués au milieu de la rue par des centaines de jeunes, dans une insouciance impressionnante. On fait attention à ne gêner personne, on s'arrête aux passages des adultes ou des plus petits, et on minimise la portée des tirs. Le brouhaha est tout de même de mise. Quelques énergumènes slaloment entre les piétons a vélos ou en trottinettes, mais ils se font vite stopper par les tirs aléatoires des footballeurs. Aux alentours de 9h, un semblant d'organisation prend le relais, mais toujours dans l'insouciance. Un tracé est balisé et par les organisateurs, des haltes thématiques occupent les nombreux promeneurs sur tout le trajet concerné. Qu'on soit en famille ou en groupe, il y'en a pour tous les goûts. Atelier environnement pour les premiers de la classe au niveau du Sacré Cœur, trampoline et tatamis pour hyperactifs en pleine rue Didouche Mourad, des tables de Ping Pong au niveau de la fac centrale, et le must, un stade grandeur nature pour les amateurs de football (et ils sont nombreux) avec matches d'exhibition et spectacle garantis. Enfin pour les mélomanes, concerts et autres représentations musicales gisaient des quatre coins de la ville. Les groupes de jeunes vadrouillent entre les quartiers, et les familles découvrent ou redécouvrent des instants précieux qu'elles avaient certainement oubliés. Point de nuisances, pas de klaxons ni autre bruits de moteurs. Les vivats des enfants enchantés de pouvoir cavaler a même le bitume sont les seuls retentissements qui emplissaient l'atmosphère légère qui chapotait le centre ville. Défilé de mode pour les fashion Victimes L'idée est venue d'un grand magasin de vêtement chic, qui a élu domicile sur la plus grande artère de la capitale tout récemment. Sur une estrade surélevée et transformée en podium, des bambins s'en donnent à cœur joie, pour défiler à la manière de leurs aînés vêtus des plus beaux atouts de la boutique, mis pour l'occasion à leur disposition. Le spectacle que la majorité ne voyaient jusque là que dans la petite lucarne prend vite de l'ampleur, et ce qui devait être juste une halte est rapidement un spectacle a succès. Les familles s'entassent précipitamment au pied de la scène, pour ne rien rater, tout ceci dans une ambiance animée ce jour là par un clown des plus déluré. Petites filles et petits garçons circulent ainsi, sans complexe et en toutes simplicités. Sifflements et tonnerres d'applaudissement accueillent ces petits mannequins d'un jour dés leur sortie de scène. Ceux là même auront connu le temps d'un passage la gloire de leurs idoles. Il est 19 h et toutes les bonnes choses ont une fin. Les camions embarquent les chapiteaux, scènes et autres stands, et les familles rentrent nonchalamment chez elles. La journée sans voiture, a réussi encore une fois à réconcilier les algérois avec leur environnement. Rendez vous est déjà pris pour l'année prochaine.