Il y a à peine quelques jours, on annonçait dans ces mêmes colonnes que « la vie de couple » Sarkozy-Merkel n'en avait plus que pour quelques semaines. Et ce qui devait arriver arriva. Lundi soir, la chandelière a tout simplement claqué la porte au nez du président. Sine die, le souper programmé a été annulé officiellement en raison d'un « agenda allemand surchargé. Surtout avec la démission du président qui coïncide, aussi bizarre que cela puisse paraître, avec la dégringolade de l'euro tombé à moins de 1.20 dollar! Une raison suffisante pour Berlin de revoir ses finances et de décider d'un double nœud. La diète pour les Allemands est maintenant de rigueur pour « rattraper » 80 milliards d'euros durant les quatre prochaines années. Le divorce franco-allemand semble définitivement consommé depuis lundi, conséquence attendue depuis le début de la crise financière de la Grecque. La chancelière allemande faisait barrage à la bouée de sauvegarde pour sortir la Grecque du marasme. Sarkozy en faisait une question de principe pour sauver la zone euro de la discorde, de l'effritement. Face à l'intransigeance de Angela Merkel, Sarkozy sort de ses gonds. Irrité, il devient TNT lors d'une rencontre avec le premier ministre Espagnol. C'est l'étincelle qui met le feu aux poudres. Le torchon s'enflamme alors. Pendant que les pays européens se questionnent et se positionnent. À l'intérieur du groupe, les seize de la zone euro se disloquent discrètement. Les nouveaux prétendants voient leur ardeur pour la monnaie unique s'estamper. Certains se demandent s'ils ne devraient pas reporter leur entrée dans le club. D'autres s'inquiétaient quant à l'avenir de la monnaie européenne. Et les Européens en marge de la grande petite famille des seize soufflent pour ne pas avoir fait le premier pas. Bref, l'étape de l'incertitude s'installe bien que plusieurs pays commençaient à faire une sérieuse diète, un régime marqué par une austérité sans précédent. C'est notamment le cas de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie imités par la Grande Bretagne et hier l'Allemagne. À croire que rien ne va plus en Europe. Encore moins entre l'Allemagne et la France, les principaux parrains de la monnaie commune et qui, pas plus tard que début mai étaient encore bras dessus-bras dessous. Aucun doute que le fameux agenda chargé de la chancelière allemande fera parler de lui encore bien longtemps. Surtout que des observateurs économistes britanniques viennent de conclure que le futur de l'euro est désormais compté. Certains ne lui donne plus que cinq années en étant très généreux dans leur décompte. Mais, il n'est pas exclu que les prochains sommets des G8 et G20 qui se succèderont au Canada soient une nouvelle occasion pour colmater les brèches franco-allemandes.