B. Mahmoud Le groupe canadien Nortel a vigoureusement réagi, la fin de la semaine dernière, dans un communiqué de presse sur des informations qui avaient circulé dans la presse suite à la décision prise le 28 mai dernier par le tribunal de commerce de Versailles, dans la région parisienne, d'autoriser la liquidation judiciaire de sa filiale Nortel Networks Sa France. Selon le groupe canadien, les contrats décrochés par sa filiale en Algérie ne sont pas compromis. «La décision du Tribunal de commerce de Versailles visant à mettre en place une procédure secondaire dite de «liquidation judiciaire avec poursuite d'activités» et ce, pour une première période de 3 mois renouvelable, va autoriser à Nortel de poursuivre sa restructuration et d'honorer les engagements pris auprès de ses clients et partenaires «sans discontinuité», rassure le groupe canadien. Nortel a également nié catégoriquement le recours de sa filiale à la corruption pour décrocher ses contrats GSM en Algérie. «Nortel travaille en étroite collaboration avec Anesrif et la Sntf, en Algérie, depuis 2006, pour le développement et la modernisation du système ferroviaire algérien. Les négociations relatives à l'installation d'une infrastructure de télécommunications pour Anesrif sont donc largement antérieures à la date d'effet de la décision par le groupe Nortel de se placer sous le régime de diverses lois sur la protection contre les faillites, soit le 14 janvier 2009. «Nortel est présent au côté de nombreuses entreprises et opérateurs en Afrique depuis plus de 20 ans», précise l'équipementier en télécommunications. La décision du Tribunal de commerce de Versailles, dans la région parisienne, d'autoriser la liquidation judiciaire de Nortel France et de rechercher un repreneur a fait surgir des interrogations sérieuses sur l'avenir des contrats accordés, ces derniers mois, par l'Anesrif (Agence Nationale d'Etudes et de Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires) à la filiale française du groupe canadien. La question qui est revenue avec insistance, ces derniers jours, est pourquoi l'Anesrif a-t-elle sélectionné, fin mars dernier, une filiale du groupe canadien menacée par la liquidation judiciaire? Certains journaux électroniques et en particulier TSA avaient vaguement accusé les deux partenaires de procédés détournés destinés à accorder des contrats à une société en liquidation. Le groupe canadien en difficulté, depuis fin 2008, s'était placé, mi-janvier dernier, sous la protection des tribunaux contre ses créanciers au Canada et aux Etats-Unis, dans une ultime tentative de restructuration. Trois mois après, l'Anesrif a accordé, à la grande surprise générale, à sa filiale française un contrat pour la fourniture des réseaux de communication sans fil avec la technologie GSM-R, la nouvelle ligne ferroviaire entre Aïn Touta et M'Sila. Le tronçon fait partie du projet de nouvelles lignes ferroviaires dans les Hauts Plateaux lancé par le gouvernement dans le cadre du plan de relance économique. Ce contrat est le troisième pour la filiale de l'opérateur canadien avec l'Anesrif. Nortel avait déjà été sélectionné, en 2008, pour la fourniture de la même technologie pour les lignes de chemin de fer Tabia-Mecheria, Bordj Bouarreridj-M'Sila et El Gourzi-Touggourt. La technologie GSM-R doit fournir à l'Anesrif des moyens de sécuriser et de maximiser la vitesse des trains et de réduire les coûts opérationnels, selon Nortel. Les montants des contrats n'avaient pas été rendus publics. B.M.