Le marché obligataire et son évolution en Algérie était au centre des débats de la table ronde organisée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, en présence des experts en la matière. 176 milliards de DA d'obligations est le chiffre réalisé depuis l'existence de cette opération. En effet, le marché obligataire est une opération qui permet aux entreprises de financer leurs projets de développement ; l'opération est été appliquée depuis plusieurs années en Algérie. Il faut dire que l'avantage de l'opération est que l'investisseur devient créancier de la société et il est certain d'obtenir son capital avec un taux d'intérêt préalablement fixé. Quant aux inconvénients, c'est le risque de changement de l'inflation entre le moment du dépôt des capitaux et le jour du remboursement. En effet, depuis 1998 les entreprises ont eu recours au marché obligataire. Celles-ci ont émis plus de 176 milliards de DA d'obligations. Ainsi, le marché à émis 44milliards de DA durant les années 2004 à 2006. En 2007 le marché a connu un certain fléchissement, et au premier semestre 2008 un émetteur a fait appel au marché obligataire avec 6 milliards de DA pour l'acquisition d'un appareil de forage. Un début jugé bon mais qui devrait se voir ralentir avec l'arrivée à échéance de l'appel, soit la créance de la société FRH lancé en 2003. Intervenant à cette rencontre, M. Mihoubi Brahimi, directeur des opérations de l'information financière auprès de la Cosob (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse), a relevé le problème du statut de la SPA en Algérie. Or, la plupart des entreprises sont familiales, l'exemple de l'EPAD qui est une SPC mais familiale. Il y a aussi le problème du manque d'information pour ces entreprises. "Il faut que l'entreprise prenne elle-même en charge le volet de la communication". Il dira, d'autre part, qu'il existe dix émetteurs, sept publics et seulement trois privés. Il indiquera par ailleurs, qu'à partir de 2009 les entreprises devront toutes se soumettre à un système financier et devront obligatoirement avoir un commissaire aux comptes qui assure un flux à la trésorerie et une transparence de la partie financière de l'entreprise, tout cela pour mettre les investisseurs en confiance. Il est à noter que le marché obligataire national est animé par la Sonatrach, la Sonelgaz, Air Algérie, Algérie Télécom, la Société de refinancement hypothécaire (SRH), l'Entreprise des grands travaux pétroliers (ENTP) et deux entreprises privées : Cevital (agroalimentaire) et ALC. C'est dire que cette orientation, consistant à financer de gros investissements par le biais d'emprunts obligataires au lieu de faire appel à des crédits étrangers et leur corollaire sur les capacités de remboursement des emprunteurs, se vulgarise de plus en plus au grand bénéfice des caisses de l'Etat.