La deuxième session de formation au profit des 1 541 présidents d'APC lancée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est achevée, jeudi, à travers les huit centres (Alger, Oran, Médéa, Ouargla, Tiaret, Annaba, Sétif et Batna). Les cours et les travaux ont porté sur la "Planification stratégique" comportant trois thèmes pédagogiques à savoir les techniques de planification stratégique, le processus de mise en œuvre du plan de développement et l'utilisation des différents programmes et dispositifs de développement existants. Cette formation initiée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à pour objectif de permettre à chaque président d'APC d'améliorer ses connaissances dans la finalité de poursuivre le programme de développement local, notamment à travers une bonne gestion des réalisations de projets sociaux, culturels, éducatifs et économiques, tant l'Etat, selon M. Zerhouni, ne délaissera pas ses responsabilités dans la réalisation de ces projets et par conséquent l'amélioration progressive du développement local visant à l'amélioration des conditions de vie de la population au niveau de chaque commune. Pour le ministère de tutelle, cette formation permettra aux P/APC d'acquérir des connaissances plus ou moins approfondies. Des connaissances liées à la gestion locale et s'inscrivant dans une démarche globale de modernisation de l'administration locale.Le suivi des cours et des travaux du module relatif à la planification stratégique au centre de Batna qui regroupe les maires de 17 wilaya, a permis de relever que les formateurs (professeurs d'universités et experts) mobilisés par le ministère de l'Intérieur ont véhiculé et mis en débat les activités essentielles et les mission du P/APC pour assurer la conception et la mise en œuvre du programme de développement dans le cadre du plan 2008-2012 que devra mettre en exécution le maire. Durant six jours, les P/APC ont été initiés à parfaire leurs connaissances sans l'élaboration d'un plan stratégique. Une démarche de travail en groupe de 5 à 7 maires a été adoptée et touchant à trois domaines importants, à savoir la mission de la commune, les ambitions de la commune et les valeurs de la commune en rapport avec la planification stratégique. Il s'agit de développer chez les élus, les mêmes approches et visions au bénéfice du développement local en tenant compte des particularités et des spécificités de chaque municipalité sur la base de la réalité du terrain, les techniques d'évaluation des besoins et les techniques d'hiérarchisation des priorités. L'objectif principal de la planification stratégique mis en relief est de permettre au P/APC de distinguer clairement entre planification stratégique et planification opérationnelle, de s'initier aux techniques de planification et de comprendre la relation entre la planification, le suivi et l'évaluation. "La planification stratégique est un processus systématique qui consiste à établir les besoins de la commune, déterminer le meilleur moyen possible de satisfaire les besoins dans un cadre stratégique permettant d'identifier les priorités et de déterminer pour chaque commune les principes opérationnels", indique un formateur du centre de Batna. Pour le cas précis de la commune, il est question désormais de s'inscrire dans le développement d'une stratégie pour déterminer les buts et les objectifs à long terme, choisir les actions pour les atteindre et leur allouer les ressources nécessaires. Cette stratégie voulue par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales au bénéfice de la commune est une approche d'ensemble, fondée sur la compréhension du contexte global dans lequel elle fonctionne, sur ses forces et faiblesses et sur le ou les problèmes à résoudre. Dans ce contexte, la commune avant de développer son plan stratégique, devra s'attaquer à l'étude de l'environnement, un moyen d'évaluer le contexte dans lequel elle fonctionne et mettre en évidence les contextes sociaux, culturels, économiques, politiques, technologiques, écologiques et législatifs dans lesquels un projet fonctionne. Ainsi, le maire en tant que premier acteur du développement local est appelé à se faire une image de la manière dont il désire conduire les affaires de sa commune et comment il perçoit l'avenir en relation avec le profil de son mandat de cinq ans tendant à améliorer le bien être économique, social, culturel et physique des citoyens. Donc, la démarche à suivre doit être surtout participative et doit viser à assurer que les résultats soient à la fois le reflet d'aspirations ou de préoccupations nationales et celui de visions communes de l'avenir. Dans cette perspective, la planification stratégique pour la commune ne peut pas être réduite à la confection périodique d'un document appelé "plan". Elle devient un processus continu de réflexion et de gestion stratégique. Elle est marquée par l'ouverture d'esprit et une volonté de dépasser la routine pour faire participer le maximum d'acteurs. Les P/APC doivent superviser ce processus et animer un dialogue constructif avec la société civile et tous les autres acteurs aussi bien internes qu'externes. On retiendra des explications fournies par un expert au centre de Batna que la planification est un processus participatif qui doit répondre à quatre exigences : Elle doit être stratégique, pour tenir compte à la fois des objectifs et de l'environnement national, régional et mondial. Elle doit être sélective, c'est-à-dire réduite à ce qu'elle comporte d'essentiel. Elle doit être participative, car en tant qu'outil de dialogue, elle doit mobiliser dans sa préparation ceux que les stratégies vont concerner et qui auront à les mettre en œuvre. Elle doit être réaliste et pouvoir être mise en œuvre, effort qui exige un suivi technique permanent. De fait, loin d'être un exercice intellectuel et technique, la planification stratégique doit constituer pour le développement local un instrument d'orientation et d'action pour éclairer et rendre plus cohérents les choix des élus locaux en direction du bien être de la population.