La réception des grands chantiers lancés dans le cadre du développement local pour lequel l'Etat a consacré des enveloppes financières énormes, allant jusqu'à 2,2 milliards de dollars pour certaines wilayas, reste une question récurrente, les voies des citoyens s'élèvent à chaque fois pour dénoncer le retard ou l'annulation de certains projets. C'est le cas de la wilaya de Ouargla, où les citoyens vivent la contradiction entre, une région qui est le cœur de la richesse nationale grâce aux hydrocarbures et pauvre en matière de développement local. C'est depuis cette wilaya du Grand Sud que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait lancé le programme spécial du Grand Sud en 2005. Et depuis, la wilaya reste en retard et pourtant, elle a bénéficié d'une enveloppe financière de 160 milliards de DA dans la période de 2005 à 2007 ainsi que d'autres enveloppes, dont 50 milliards de DA pour la 1re partie de la ville de Hassi Messaoud, 21 milliards de DA pour la lutte contre la montée des eaux et 4 milliards de DA pour la construction de 10 stations de dessalement d'eau. Cette wilaya a connu à deux reprises des émeutes violentes dénonçant le chômage. La première en 2004 et la dernière en 2007. Il y a lieu de souligner que les plus grands dossiers de cette wilaya sont la construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, la crise du chômage et les travaux publics. Invité de forum de l'ENTV, le wali de Ouargla a expliqué que le dossier de l'emploi est pris en charge par les agences de l'emploi, notamment l'Anem à travers laquelle passe les offres d'emploi de la Sonatrach. A ce titre, il a rappelé la directive du chef du gouvernement qui oblige les entreprises nationales et étrangères a donné la priorité aux jeunes de la région en matière d'emploi. D'ailleurs, parmi 5000 offres d'emploi 3 200 jeunes ont été placés dans les entreprises d'hydrocarbures, selon M. Melfouf qui a critiqué la tendance à vouloir embaucher uniquement dans ces entreprises et négliger les autres secteurs, notamment l'agriculture qui souffre d'un grand retard malgré un budget de soutien agricole évalué à 195 milliards de DA. Interrogé sur la situation insupportable des routes, il a indiqué que 60% des travaux ont été achevés et les projets seront finalisés en septembre 2008, tout en mettant en exergue l'absence de grandes entreprises de travaux publics nationales ou étrangère dans la région. En outre, cette wilaya riche en gaz, n'est alimentée qu'à 56% de cette énergie. A noter que la réduction de 50% en matière de tarification de l'électricité est entrée en vigueur, selon le wali. S'agissant du dossier relatif à la construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, M. Melfouf a annoncé qu'un dossier lié au recensement des biens de la ville de Hassi Messaoud sera soumis au gouvernement pour être examiné dans un Conseil interministériel. A rappeler que la commission nationale des marchés a déclaré récemment infructueux l'appel d'offres lancé par l'ENVH pour les études d'exécution et de suivi des travaux de réalisation de la nouvelle ville de Hassi-Messaoud. Les soumissions des deux candidats retenus à l'issue de la phase commerciale, le consortium sud-coréen HMKC et le groupement franco-tunisien conduit par Iosis, ont été rejetées. Le premier pour n'avoir pas présenté d'offre financière détaillée, le second pour avoir omis un document exigé dans le cahier des charges. Un nouvel appel d'offres sera lancé dans quelques semaines. Le ministre de l'Energie et des Mines avait annoncé que l'Algérie consacrera 6 milliards de dollars au projet de construction d'une nouvelle ville sur le bassin pétrolier de Hassi Messaoud. Notons que l'Etat n'assumera pas seul le coût du transfert pour des raisons de sécurité de la ville actuelle de Hassi Messaoud vers un site distant d'une centaine de kilomètres. Les compagnies pétrolières travaillant dans la région, dont la compagnie publique algérienne Sonatrach, participeront au financement des travaux de réalisation de leurs nouveaux sièges sur le nouveau site.