Qui n'a pas entendu parler de M'dina Djedida ou encore de Sidi el Houari. Il est vrai qu'aujourd'hui les souks populaires font la réputation de la ville d'Oran. Ces lieux conviviaux, pittoresques et chaleureux, couverts et en plein air sont le témoin d'une activité commerciale grandissante dans les cités de la ville qui a connu ces dernières années une expansion urbanistique et une explosion démographique considérables. Oran, l'ancestrale, qui étreint un riche patrimoine historique, abrite aujourd'hui une multitude de marchés, véritables ruches bourdonnant de la joie de vivre, un air de fête fait de couleur, de sons et de senteurs, mais qui nécessitent des opérations de réhabilitation urgentes au regard de leur vétusté. De détails ou de gros, ces marchés sont par prédilection, des lieux de rendez-vous, des haltes dans les visites touristiques. Ce ne sont pas des bazars impersonnels de négoce, mais des éléments qui font et défont la vie de la cité. Ici, on se hèle, on s'interpelle, on se connaît, on se croise, on se serre la main, on se regarde en chien de faïence. Clients et commerçants ne font qu'un au grand bonheur de la ville qui plonge dans ce magma pour mieux réapparaître. Oran abritant près de 1,5 million d'âmes dispose de quatre grands marchés que sont, les halles centrales, situées à la rue Chakib Arslane, Souk El Kettane (le marché du tissu) à M'dina J'dida, non loin du Palais des foires et expositions, la pêcherie à Sidi Lahouari et le marché à bestiaux à Haï Essalem. Ces marchés qui se tiennent quotidiennement, accueillent près de 700 commerçants dont, 300 pour l'espace de M'dina J'dida 300 pour l'unique marché de gros de fruits et légumes de la wilaya et 120 poissonniers qui proposent les produits de la mer à la pêcherie de Sidi el Houari, selon des informations recueillies auprès de la Direction du commerce. Ces lieux de commerce par excellence, abritent une faune d'activités parasites pratiquées par des individus, qui, faisant fi de la réglementation, font subir aux commerçants, légalement établis, une concurrences déloyale et font peser de gros risques sur la santé publique. Le commerce informel est surtout pratiqué à Souk El Kettane où s'entremêlent des produits bigarrés importés d'Espagne, de Turquie, de Syrie et de Chine vendus à la criée par des jeunes qui s'improvisent commerçants, l'espace d'une affaire juteuse ou à l'approche des fêtes religieuses ou encore à la rentrée scolaire. Le phénomène, moins visible à la pêcherie de Sidi el Houari, a tendance à s'imposer aux abords des marchés à bestiaux de Haï Essalem et Gdyel, où l'informel commence à devenir un élément du décor. Les chaussures importées de Chine ou de Turquie ou encore les robes chichement brodées et autres tenues de soirées ramenées de Syrie s'entassent dans un enchevêtrement difforme au milieu de troupeaux bêlants. La ville compte 45 marchés couverts destinés au commerce de détail des fruits et légumes, offrant une superficie de 17 000 m2 affectés à l'activité de 3 500 commerçants. A ces lieux légalisés, s'ajoutent 46 sites informels qui occupent une superficie de 41 514 m2, squattée par près de 2 000 commerçants dépourvus d'autorisations et autres documents rendant licite leur activité, note-t-on. Ces marchés couverts, édifiés durant la période coloniale, qui assurent à la commune, grâce aux taxes de location, des rentrées substantielles, offrent aujourd'hui un piètre spectacle.