Lors de son passage, samedi soir, au forum de l'ENTV, M. Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, a rappelé les différentes étapes qu'a connues la réforme du système éducatif national depuis cinq ans déjà. M. Benbouzid a précisé que la réforme a été pleinement réalisée dans les domaines de la structuration de l'enseignement, la révision des programmes, la formation des enseignants et l'évaluation, ajoutant que cette réforme a concerné 187 programmes et permis de satisfaire les besoins des élèves en manuels scolaires. Aussi, 500 milliards de DA sont déboursés chaque année pour les manuels scolaires, faisant ainsi bénéficier gratuitement 44% des élèves. Dans cette optique, 60 millions de manuels scolaires ont été réalisés, alors qu'en 1999, le manuel scolaire était à la disposition de seulement 50 % des élèves à travers le territoire national, a indiqué le ministre. Passant en revue les résultats de la réforme qu'il a qualifiée de "globale et complète", M. Benbouzid a précisé que cette entreprise a permis de mettre des manuels de qualité et en quantité suffisante à la disposition des élèves. Concernant la formation, il a rappelé que 5 000 enseignants du cycle primaire obtiendront cette année leur licence après une formation de trois ans. Il a également indiqué que 100 000 enseignants du cycle primaire ont bénéficié cette année de cycles de formation initiés par le secteur qui prévoit la formation à moyen terme de 214 000 enseignants à travers les universités et instituts spécialisés. Le premier responsable du secteur a affirmé, encore fois, que dès la prochaine rentrée scolaire quelque 20 000 postes d'emploi seront créés grâce au surplus dégagé dans le cycle primaire, suite à la suppression de la 6e AF, dont une partie sera réaffectée au cycle moyen. Selon ses dires, les enseignants contractuels auront peut-être la possibilité d'occuper ces places d'une manière permanente, pour ceux qui veulent bien évidemment poursuivre leur carrière dans l'enseignement en passant par un concours. Les portes leur sont ouvertes, dira-t-il, en signalant, par ailleurs, que cette catégorie de personnels s'est engagée préalablement par un contrat signé avec le ministère, et elle doit par contre, respecter cet engagement. S'agissant de l'augmentation des salaires des travailleurs du secteur de l'Education nationale, le ministre a reconnu que ces augmentations "bien que conséquentes, restent, cependant, insuffisantes du fait de la cherté de la vie". Ces augmentations, a-t-il dit, ont atteint depuis 2003 un taux de 71% pour les enseignants du cycle primaire, 81 % pour le cycle moyen alors que les enseignants du secondaire ont bénéficié de 100% d'augmentations. A une question sur la langue française, le ministre a fait savoir que le problème sera réglé par la création à l'avenir dans chaque université des branches de langues. Aussi une enveloppe de 15 milliards de DA sera dégagée dans chaque commune annuellement par le ministère afin d'améliorer les conditions des établissements scolaires. S'agissant de la construction d'établissements scolaires, le ministre a relevé que 490 lycées ont été réalisés jusqu'à ce jour et 500 autres sont en cours de réalisation, annonçant la réception de 110 lycées dès la prochaine rentrée scolaire. Concernant le cycle moyen, 420 nouveaux CEM seront réceptionnés l'année prochaine et 110 autres sont en cours de réalisation, a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Benbouzid a annoncé que le gouvernement a décidé d'allouer une enveloppe de 15 milliards de centimes pour améliorer les conditions d'accueil des élèves au sein des établissements scolaires.Le ministre a, d'autre part, évoqué le phénomène de la déperdition scolaire dû, selon lui, à un ensemble de facteurs, dont l'éloignement des écoles, le manque de transport et de cantines scolaires. M. Benbouzid a souligné l'importance majeure accordée par son secteur à cette question pour laquelle une enveloppe financière de 9,5 milliards de DA a été affectée. 71 % des élèves à travers le territoire national bénéficient des cantines scolaires, notamment dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, a ajouté le ministre, précisant que son secteur atteindra cette année un taux de couverture de 85% dans ce domaine. Grâce à la réforme du secteur, le taux de déperdition scolaire a reculé de six points, a-t-il encore ajouté. Concernant la loi d'orientation de l'éducation nationale, M. Benbouzid sur un ton très confiant rassure les professionnels du secteur que cette dernière consacre une grande place aux problèmes liés aux salaires des enseignants, et l'amélioration de leur situation et conditions socioéconomiques, avec des projets de logement qui sont inscrits. Parmi la nouveauté de la loi aussi, le sport sera obligatoire, et près de 650 salles de sports sont en cours de réalisation, note-t-il. En outre, le ministre a invité les syndicats et les parents d'élèves ainsi que les enseignants à participer à l'élaboration des textes de la loi. "Cette nouvelle loi d'orientation est liée à tout développement qui se passe dans un monde où les mutations sont rapides, et la qualité des sciences est compétitive", a affirmé M. Benbouzid. Sur un autre chapitre, le ministre a fait savoir qu'il est interdit aux enseignants dorénavant de renvoyer un élève de l'école avant la 9e année sans son accord personnel. Abordant le volet des examens de fin d'année, le ministre indiquera qu'une enveloppe financière de 430 milliards de centimes a été allouée par son département pour les examens dans les trois cycles de l'enseignement en cours de préparation depuis le début de l'année scolaire. Concernant le bac, il a affirmé que l'objectif est d'atteindre un taux de réussite de 75% dans les années à venir, et ce, avec les différentes mesures de transparence et de surveillance pour assurer le bon déroulement des épreuves. Benbouzid a fait état des nouvelles mesures prises cette année au profit des 600 000 candidats à cet examen qui bénéficieront, a-t-il dit, de 30 minutes supplémentaires outre le choix entre deux sujets proposés dans chaque matière.