La 35e Conférence et Assemblée générale de l'Organisation des assurances africaines (OAA) ouverte hier à Alger sous le thème des "Risques environnementaux", à savoir l'apport de la prévention et l'assurance dans ce domaine. Cette conférence est déjà perçue sous l'aspect exceptionnel à la fois par l'importance des délégués présents à Alger et représentant tous les pays du continent africain et de 54 observateurs de nationalités différentes. L'Etat de l'environnement en Afrique est influencé principalement par la forte croissance démographique, l'augmentation d'une pauvreté chronique et surtout un secteur des assurances encore précaire. En effet, le marché africain des assurances ne représente qu'un pour cent du chiffre mondial. Un retard que l'Afrique est appelée à rattraper pour améliorer les comportements à l'encontre de la protection de l'environnement. Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a souligné, hier, que "la pratique de l'assurance doit être une pratique un peu plus reconnue au niveau de la population, un peu plus de points de vente pour permettre à la population d'y accéder, et il faudrait que les risques soient bien ciblés ". Le ministre insiste également sur les placements des excédents collectés par les compagnies d'assurance afin qu'ils soient injectés sur les marchés financiers domestiques.Il existe également d'autres facteurs néfastes à l'environnement en Afrique : ce sont les inégalités du marché international, le fardeau de la dette, l'impact de la sécheresse et autres catastrophes naturelles et les politiques de développement inefficaces. Les conséquences cumulées de tous ces facteurs sur l'environnement sont la dégradation intensive de la terre et des autres ressources naturelles. Les problèmes en Afrique sont nombreux : désertification, perte de terres arables et vertes, diminution de la productivité du sol, perte de la biodiversité, pollution et diminution des ressources en eau et détérioration de la qualité de l'air, et ceci surtout dans les espaces urbains.Ladite conférence d'Alger se veut une "urgence" d'appeler les Africains à une prise de conscience sur les risques environnementaux et sanitaires surtout qu'il existe une convention internationale (la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur élimination).En Algérie, la protection de l'environnement est prise au sérieux tant au niveau des pouvoirs publics que de la société civile. La protection de l'environnement au niveau de l'Etat constitue déjà une priorité conjointe avec la société civile avec la naissance de multiples associations en la matière.En matière de risque industriel, le président de l'Union des sociétés d'assurance et de réassurance, M. Amara Latrous, a indiqué, hier, que tous les risques industriels algériens sont assurés à plus de 90% au sein du secteur public et privé. D'après lui, il y a aujourd'hui, un grand problème, "les risques contre les effets de la destruction de l'environnement ne sont pas pris en charge par les propriétaires des grandes entreprises". M. Latrous se référant aux déchets toxiques découverts en Côte d'Ivoire dit "aussi bien les pays africains que l'Algérie sont en veille sur cette question. C'est vrai qu'au plan national, il y a beaucoup de déversoirs et il serait tout naturel que les associations, les collectivités locales et tous les Algériens d'une façon générale devraient pouvoir protéger la nature et l'environnement contre tous les effets néfastes". Il pense que l'Algérie est en veille permanente sur cette question. Il rappelle que du point de vue assurance, tout ce qui est important, c'est la responsabilité civile des atteintes à l'environnement à savoir : comment gérer les risques environnementaux. Une préoccupation importante. Tous ceux qui sont sous les effets des risques industriels, notamment de la chimie, devraient pouvoir non seulement protégé l'environnement par les mesures de prévention à prendre à leur niveau mais également prendre une assurance qui couvre leur responsabilité civile contre les atteintes à l'environnement, explique-t-il encore. Revenant sur le marché africain des assurances, M. Latrous avance un chiffre de 45 milliards de dollars réalisés, dont 80% réalisés par l'Afrique du Sud alors que l'Algérie réalise 800 millions de dollars. Il impute cela au manque de développement du marché en Algérie et de la valeur du dinar comparativement au dollar et aux monnaies d'autres pays africains.