Après la salsa, le tango, l'andalou et autres variétés lyriques d'ici ou d'ailleurs, l'établissement arts et culture de la wilaya d'Alger qui semble thématiser ses rendez-vous culturels, a proposé durant trois jours –entre le 27 et le 29-, un cocktail résolument arabe. Il s'agit de “Layali Ettarab El Arabi”, un titre qui renvoie aux qaâdates orientales avec la chicha et les voix de nymphes comme Oum Keltoum ou Fairouz. C'est vrai que c'est trop dire parce que ces déesses des chants n'accepteraient jamais de se produire en intimité devant un public occupé à fumer un narguilé. Quoiqu'il en soit, l'établissement arts et culture a voulu juste simuler une ambiance non pas avec une “ vraie Fairouz ” par exemple mais avec nos artistes locaux qui traduiront les répertoires classiques arabes des noms qui ont fait date à l'image de Abdelhalim Hafez, Oum Keltoum et autres. La fete de Layali Ettarab El Arabi a débuté mardi dernier à l'auditorium du complexe culturel Laâdi-Flici, au théâtre de Verdure. Le bal de ce rendez- vous a été ouvert par Ines Hebri et Fouad Ouamane, dont on dit qu'il est de par le physique et l'air proche de Abdelhalim Hafez, le chanteur des amours déçus. La deuxième soirée qui s'est déroulée hier a été ouverte sur la mémorable “Anta omri” de Oum Keltoum et suivie d'un bouquet musical qu'ont proposé Fouad Ouamane et Nada Rayhane, qui verse souvent dans l'imitation de la déesse orientale du lyrisme, Oum Keltoum. Comme pour faire vrai, les artistes ont été accompagnés par la succulente troupe “Nagham El Assil”, qui connaît sur le bout des doigts les standards orientaux. Selon le patron de Arts et culture, Redouane Mohamedi, cette première édition “ se veut un hommage aux doyens du “tarab el arabi” à l'image d'Oum Keltoum, Ouarda El Djazaïria, Farid El Atrache, Abdelhalim Hafez ou encore Faïrouz.” Et pour donner davantage d'authenticité à ces rencontres, les chanteurs se sont adonnés à plus de 18h par jour de répétition à plein régime. “Cette nouvelle édition est l'expression d'une volonté de vouloir donner sa véritable place à ce champ musical. Depuis déjà deux ans, nous pensons à organiser une semaine de “Layali Ettarab el arabi” et voilà qu'aujourd'hui, nous le concrétisons” a soutenu le patron de arts et culture lors d'une conférence de presse animée à cet effet. Mohamedi avoue que l'idée de cette rencontre lui a été inspirée d'un passage de la “ Mouqadima ” d'Ibn Khaldoun. Par ailleurs, l'entreprise Arts et culture qui est en relation avec les enseignants qui sont musiciens a décidé de travailler conjointement avec les responsables de l'éducation, chargés de l'enseignement musical pour réfléchir sur un programme commun de formation musicale, faisant la jonction entre l'école et le conservatoire. Pour la soirée d'aujourd'hui qui clôturera cette rencontre, il est prévu un autre stand d'Oum Keltoum, “Fakarouni” qui sera enchaîné par deux récitals animés par Hakmi Laâredj et Souad Bouali.“Layali Ettaarab El arabi ” qui est un rendez-vous fondamentalement nostalgique n'est que partie remise si les responsables de arts et culture en jugent la nécessité par la demande du public.