Plus de 200 personnes présumées coupables d'avoir participé aux émeutes qui ont cahoté la ville d'Oran, ont été présentées, jeudi dernier, devant le juge d'instruction du tribunal de Seddikia. Le chef d'inculpation retenu contre ces jeunes, adolescents pour la plupart, est l'atteinte à l'ordre public, attroupement et dégradation de biens d'autrui. En proie aux violences depuis lundi, après la confirmation de la relégation en deuxième division du club phare, le MCO, la ville d'Oran a retrouvé la sérénité, jeudi, après trois jours marqués par des saccages et des destructions de plusieurs magasins et édifices publics. Un policier a été tué et plus d'une centaine de personnes, dont de nombreux policiers, ont été blessées. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a été dépêché dans cette métropole de l'Ouest dans l'objectif de "calmer les esprits". Cependant, suite à ces émeutes, la Fédération algérienne de football (FAF) a rendu public, hier soir, un communiqué dans lequel elle annonce la tenue d'une assemblée générale extraordinaire pour le début du mois de juillet, afin "d'examiner cette situation (du football national NDLR), d'en débattre et de prendre avec l'ensemble des parties concernées les décisions les plus appropriées, notamment, celles relatives au déroulement des championnats 2008/2009 et d'un nouveau système de compétition, et ce dans le cadre des recommandations des journées de Brainstorming". Rappelons que c'est la première fois dans l'histoire du sport en Algérie que les supporteurs d'un club de football frappent avec une telle violence et prennent en otage pendant déjà trois jours une ville et ses habitants qui ont le malheur de se trouver sur leur chemin. Les scènes de casse et d'agression des automobilistes à la sortie des stades font partie du décor hebdomadaire aux abords de nos stades. Mais il s'agit généralement de bandes de supporters ou souvent de jeunes qui n'ont rien à voir avec le football et qui profitent de la situation de confusion générale et de l'anonymat de la foule pour détrousser les passants et faire passer leur poussée d'adrénaline sur les citoyens et les automobilistes. Les émeutes enregistrées ces dernières semaines dans les différentes villes du pays, que ce soit à la fin ou même avant que le match ne soit joué, ont pris une nouvelle dimension. Le match qui a réuni le RCK et l'USMH, il y a une semaine, a, lui aussi, laissé des à Kouba.