La Bourse de New York était en fragile hausse hier à mi-séance, alors que le président de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke, a souligné clairement ses inquiétudes sur la faiblesse du dollar: le Dow Jones gagnait 0,20% et le Nasdaq prenait 0,74%. Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) avançait de 25,07 points à 12.528,89 points et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 18,56 points à 2.510,09 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 montait lui de 0,48%, soit 6,64 points, à 1.392,31 points. Wall Street parvenait à rebondir modestement après avoir démarré la semaine abattue par la crainte de nouveaux dégâts de la crise du "subprime" sur le secteur bancaire: le Dow Jones avait cédé lundi 1,06%, le Nasdaq 1,23% et le SP 500 avait reculé de 1,05%. "Il faut compter sur une évolution agitée du marché vu que les données économiques repoussent les pires craintes de récession, mais dépeignent toujours une croissance faible, et que les résultats d'entreprises restent mauvais dans le secteur financier mais modestement positifs dans les autres secteurs", a estimé Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com. "Le marché est coincé entre désarroi et espoir", a-t-il résumé. Les investisseurs se sont d'abord concentrés sur un discours du président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke. Le patron de la banque centrale américaine s'est clairement inquiété de la baisse du dollar et de ses effets inflationnistes sur la première économie mondiale. "C'est la première fois qu'il s'exprime vraiment sur la faiblesse du dollar, qui entraîne un risque d'accélération de l'inflation. Il a ainsi envoyé un avertissement, ce qui cause une légère remontée du dollar", a commenté Peter Cardillo, analyste d'Avalon Partners. Il a également fait entendre que les taux d'intérêt américains ne seraient pas baissés davantage, en jugeant que la politique monétaire actuelle, avec un taux directeur à 2%, semblait "bien positionnée" vu les risques sur la croissance d'un côté et les risques d'inflation de l'autre. En outre, après un indice ISM publié lundi à proximité de l'équilibre pour mai, l'activité industrielle a donné de nouveaux signes de redressement, avec une progression en avril, pour le deuxième mois consécutif, des commandes industrielles aux Etats-Unis, alors que les analystes tablaient sur une baisse. "C'est une autre indication que l'économie n'est pas en train de chuter", a commenté M. Cardillo. Par ailleurs, le marché était stimulé par le groupe automobile General Motors (+3,38% à 18,03 dollars), qui a annoncé une nouvelle stratégie privilégiant les voitures à faible consommation en carburant au détriment de la production de "trucks". En revanche, Lehman Brothers était encore sanctionnée (-3,58% à 32,62 dollars), à la suite d'informations du Wall Street Journal selon lesquelles la banque américaine envisage de lever encore plusieurs milliards de dollars de capitaux pour renforcer ses fonds propres et faire face à sa première perte trimestrielle depuis son introduction en Bourse. Enfin, Fedex grappillait 0,56% à 91,16 dollars, après avoir annoncé lundi soir changer le nom de sa filiale Kinko, dédiée aux services d'impression, en FedEx Office. Le marché obligataire reculait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 4,005%, contre 3,971% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,704%, contre 4,679%.