Alors que se tient depuis mercredi dernier à la Bibliothèque nationale du Hamma , la troisième édition du Salon international du livre de jeunesse, le syndicat national du livre, principal initiateur de l'événement a eu une discussion à bâtons rompus avec la ministre de la Culture Khalida Toumi. C'était lundi dernier à l'hôtel Saint Georges que les deux protagonistes se sont réunis sur la demande de Smain Ameziane, patron des éditions Casbah, pour une discussion tout à fait informelle mais nécessaire pour les uns et les autres pour la santé du livre. Ce rendez-vous qui n'est pas premier du genre puisque la ministre connaît sur le bout des doigts le dossier éditorial, se voulait évaluatif et informatif du point de vue des réformes entreprises depuis peu par le département de Khalida Toumi. Des réformes qui allégeront comme le souhaitaient tant les acteurs de la chaîne du livre, le processus de la fiscalité, la distribution, l'aide indirecte des pouvoirs publics par l'achat systématique des quotas de produits fraîchement sortis des maisons d'édition, et aussi la mise en place d'un système de contrôle et de supervision des produits livresques. La famille éditoriale avait remis sur le tapis ses difficultés à produire un livre frappé de surcoûts et d'augmenter ses quotas de production confinés pour la plupart dans la fourchette de 1500 à 2000 exemplaires par titre seulement ; ce qui n'autorise guère les réinvestissements et la démocratisation du livre. Comme annoncé déjà la semaine dernière sur les ondes de la chaîne III, Khalida Toumi a défendu le principe de créer un centre national du livre dont la concrétisation est très avancée, qui permettra et qui aura à évaluer, à superviser et à booster la production livresque. La ministre a fait savoir que l'idée d'un centre national du livre est une idée copiée des français mais adaptée à notre société et à nos besoins. S'agissant de la distribution, un autre dossier fondamental pour la bonne santé du livre, Khalida Toumi a misé sur la prolifération des bibliobus, acquis auprès de la Belgique, en plus de l'achat, -et c'est çà qu'on appelle l'aide indirecte des pouvoirs publics-, d'un quota d'exemplaires de tout ouvrage fraîchement sorti chez nos éditeurs qu'ils soient privés ou publics. Toujours dans le domaine de la distribution et même de la publicité et des échanges, Khalida Toumi a promis d'aider partiellement les éditeurs à participer aux salons internationaux du livre, en leur payant les frais de transport du personnel et de leurs ouvrages, et ça sera à eux de s'acquitter des frais de la location des stands. Bien que ces premières mesures qui débrident quelque peu les éditeurs soient accueillies de manière solennelle, il n'en demeure pas moins que le dossier du livre reste coltiné. D'autant que pour régler définitivement ce chapitre, l'intervention d'autres acteurs de décision tels le ministère des Finances, du Commerce, l'Intérieur et des Collectivités locales et des Affaires étrangères, est fondamentale.Autant dire que la réflexion sur la gestion du livre revient avant tout au politique, toutes les avancées ou les bonnes résolutions ne sont que surfaites.