Le Salon international du livre de jeunesse d'Alger s'est ouvert jeudi dernier à la Bibliothèque nationale du Hamma sur initiative régulière du syndicat national des éditeurs de livres. Pour sa troisième édition, ce rendez- vous qui a la réputation de ne pas accrocher grand monde, se tient à une période lumineuse, puisque la population juvénile s'est dégagée de son poids scolaire alors que les parents n'attendent pas dans l'immédiat un événement qui ébruiterait leur tirelire. Ces deux raisons majeures qui ont été quelque part à l'origine du désintérêt du public vis-à-vis des prétendantes éditions étant évacuées, les organisateurs devront chercher ailleurs les motivations des gens pour la chose livresque si toutefois ces derniers manqueront au rendez-vous. Qu'à cela ne tienne ! Cette manifestation qui s'étalera jusqu'au 12 du mois en cours verra la participation de plus d'une quarantaine de maisons d'édition nationales ainsi que de pas moins de 45 éditeurs étrangers représentant 19 pays dont la Belgique, la Chine, la France, le Mali et la Tunisie. En valeur absolue, le chiffre des éditeurs nationaux qui seront présents représente la moitié de celui qu'on rencontre lors du salon international du livre ; ceci donne une vision tout à fait claire du territoire concédé au livre jeunesse pas nos éditeurs. Lors de cette rencontre où il n' y aura bien entendu pas de séances dédicaces puisque très peu d'auteurs versent dans la production de la littérature juvénile et du livre ludique, mais il y aura tout simplement une grande exposition vente, rehaussée par quelques activités artistiques comme les tribunes narratives. En plus de la très active délégation de Wallonie-Bruxelles (Belgique) qui s'est installée avec un échantillon de quelques productions de livres pour enfants et de jeunesse relevant les relations qui existent entre éditeurs belges et algériens, la formidable production née à la faveur de “ Alger, capitale de la culture arabe ” sera également présentée lors de ce rendez-vous. Pour sa part, la très dynamique maison d'édition Sédia a sorti le grand jeu lors de cette rencontre où elle propose sa collection spécial jeunesse qui s'intitule “ carrés ” et Classe récit”, éditée toujours dans le cadre de “ Alger, capitale de la culture arabe.” Ceux qui se déplaceront à ce salon découvriront ainsi des livres tout frais sortis la semaine dernière chez Sédia et qui se composent de trois titres traduits en langue arabe qui sont, “Versaïl et le poisson Lumière ”, “Le Secret de Papy Frioul ”, et “ J'ai effacé la maîtresse. ” Habitués à ce rendez- vous, les éditions ENAG, une boite publique qui a échappé de justesse à la vague des dissolutions ayant secoué dans les années 90 tous les secteurs culturels, participe également à cette manifestation avec une formidable panoplie d'ouvrages dont certains sont édités chez nous et d'autres importés de France. Daliman, connue pour accorder un espace particulièrement vaste à la production du livre jeunesse est tout aussi présente à cette rencontre qui apparemment présente pas mal d'atouts qui l'empêcheraient d'essuyer les ahurissants faux bonds du public.