Noureddine Bouterfa, P-DG du groupe Sonelgaz a plaidé, à Marrakech, en faveur d'un investissement dans la recherche nationale, dans la fabrication par les industriels publics et privés des éléments à forte valeur ajoutée des technologies des énergies renouvelables, a rapporté hier l'agence MAP. Participant au Forum africain de l'énergie électrique (APF 2008), M. Bouterfa a fait savoir que les pays africains n'œuvrent pas pour le développement et la pénétration des énergies renouvelables et de ce fait, restent "frileux" devant les technologies des renouvelables. Selon lui, l'absence de technologies nationales supportées par une industrie locale, à même de concilier les impératifs de développement durable aux besoins immédiats des citoyens, rend l'équation encore plus difficile à résoudre. "Nous investissons surtout dans le génie local et demain nous aurons entre nos mains à la fois la technologie et les instruments d'un développement durable", a dit M. Bouterfa, estimant que les pays développés devraient contribuer de façon plus conséquente au développement des renouvelables dans les pays africains et en évitant que les flux financiers de la pénétration des renouvelables se fassent majoritairement dans le sens Sud- Nord. L'Etat, a-t-il poursuivi, se doit de favoriser la mise en place d'un environnement industriel local capable d'absorber les technologies de base par la domiciliation des fabrications et services, estimant que ceci pourrait être réalisé par une délocalisation du Nord vers le Sud et une collaboration Sud-Sud. Initié sous le thème "Efficacité Energétique et énergies renouvelables", ce forum de deux jours, réunissant 315 experts et spécialistes représentant 27 pays, vise à cerner et à analyser en profondeur les différents enjeux liés à cette thématique en commençant par la production et en passant par la distribution et la consommation des énergies. Le but est d'identifier les meilleures pratiques adaptables pour l'Afrique, les stratégies adéquates et les moyens nécessaires pour leur mise en place. Il convient de souligner que l'insuffisance de l'alimentation en électricité en Afrique constitue un frein à la croissance économique du continent. En effet, Le secteur de l'énergie en Afrique est dans un état catastrophique, avec seulement 25% des habitants de l'Afrique subsaharienne qui reçoivent de l'électricité. La Banque mondiale a indiqué au début du mois qu'il était temps que l'Afrique agisse pour booster son secteur de l'énergie, qui nécessite maintenant une attention de toute urgence, ainsi qu'une "nouvelle entente". La vice-président de la région de l'Afrique pour la Banque mondiale, Mme Obiageli Ezekwesili a ainsi déclaré : "L'insuffisance de l'alimentation électrique limite la croissance du continent et freine la productivité de l'entrepreneuriat" lors de la huitième édition du Sommet Sullivan qui se tenait à Arusha, en Tanzanie du 1er au 4 juin 2008. Concernant, justement les énergies renouvelables, la Banque mondiale a démontré la rentabilité des modèles hors réseau, basés sur des technologies innovantes en matière d'énergie renouvelable. Par exemple, les lanternes solaires à faible coût sont un produit de consommation courante qui devrait être accessible et abordable pour le public rural et l'initiative "Eclairer l'Afrique", lancée par la Banque mondiale il y a quelques semaines au Ghana, soutient le développement de ce type de marché.