L'Algérie et le Maroc semblent bien décidés à approfondir leur coopération dans le domaine de l'électricité. En effet, plusieurs projets sont sur la table de négociation. Dans une récente interview accordée au journal marocain "L'Economiste", le P-DG de la société nationale de l'électricité (Sonelgaz), M. Nourredine Bouterfa, a indiqué que "nous négocions avec l'OME (Office marocain de l'électricité) pour pouvoir utiliser son réseau comme transit pour atteindre l'Espagne. Nous travaillons aussi avec l'Office pour la création d'une société de trading pour tirer profit des opportunités du marché espagnol", précisant que "ce sont de petits projets qui seront réalisables avant la fin 2008". Revenant sur les déclarations qu'il avait faites lors du Forum africain de l'énergie à Marrakech, où il avait plaidé en faveur du développement des énergies renouvelables, mais sans importer les technologies, M. Bouterfa a souligné que "les énergies renouvelables sont incontournables, mais je ne souhaiterais pas que les pays du Sud financent la recherche dans les pays développés. Pourquoi ne pas investir dans la recherche nationale et dans la fabrication de technologies par des industriels locaux publics ou privés, d'autant plus que ces technologies démarrent à peine et que les écarts entre Nord et Sud ne sont finalement pas si grands". Toutefois, il faudra mobiliser, selon lui, l'effort public. "Ne nous y trompons pas, il est illusoire de vouloir investir dans l'énergie renouvelable sans le concours et le soutien des fonds publics", a-t-il ajouté. M. Bouterfa s'est dit convaincu que les pays du Maghreb disposent d'un potentiel capable de développer une base industrielle locale pour les énergies renouvelables. "Le Maroc dispose d'une capacité éolienne qu'il envisage de développer. En Algérie, on réfléchit de la même manière pour le solaire et aussi la création d'un technopole", a-t-il souligné. Pour lui, la seule façon de travail est une coopération Sud/Sud. Et justement, dans les énergies renouvelables il y a de grandes synergies entre les pays du Sud et notamment du Maghreb. Les perspectives de coopération entre les deux pays semblent être prometteuses. En effet, l'Algérie compte exporter de l'électricité vers l'Espagne via le Maroc. Cette opération se fera à travers la création d'une joint-venture entre Sonelgaz et l'Office marocain de l'électricité. A signaler que le Maroc est en train de finaliser une ligne de 400kW qui va faire la jonction avec une ligne de Sonelgaz à l'ouest de l'Algérie, ce qui permettra de faire une ouverture jusqu'en Espagne. Pour rappel, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a révélé, au début du mois, dans un entretien avec le mensuel marocain "Economie Entreprises", le projet de joint-venture entre la compagnie Sonelgaz et l'Office marocain de l'électricité. Le ministre avait affirmé avoir donné son accord pour la création d'une joint-venture entre Sonelgaz et son homologue marocaine, OME, pour développer une interconnexion électrique au niveau régional. "Nous œuvrons actuellement pour créer une interconnexion électrique maghrébine et nous menons des études pour la création d'un pipeline méditerranéen", avait-t-il indiqué.