Parallèlement à la rencontre d'envergure qui a eu lieu à Alger et avec pour thème l'épineuse question des défis auxquels sont confrontés les secteurs de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire, le P-DG du groupe Cevital, Issad Rebrab, a eu à exposer la semaine dernière la vision de l'Algérie sur la crise alimentaire qui secoue le monde entier ces derniers mois, lors de la conférence internationale de Montréal, au Canada. Issad Rebrab a été le seul Algérien à avoir pris part à cette rencontre qui a réuni plusieurs figures de marque des milieux financiers et industriels du monde. Le patron de Cevital a eu ainsi à exposer ses visions sur les mutations du marché mondial de l'agroalimentaire à moyen et long terme devant le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss Kahn, ainsi que lors de son entretien avec l'ancien chef de la diplomatie américaine, Henry Kissinger. M. Rebrab a présenté également une communication devant les participants à ce forum consacré à l'agroalimentaire. Etant à la tête d'un groupe industriel spécialisé dans le domaine, le premier responsable de Cevital a expliqué dans le détail les véritables enjeux et les retombées de la flambée qui ébranle depuis plusieurs mois déjà plusieurs filières agroalimentaires, à l'instar des huiles végétales, par exemple, dont les cours ont connu une hausse de les quelque 300% selon références qu'il a attribuées à l'OCDE. Loin d'être optimiste, le P-DG du leader algérien de l'agroalimentaire a averti que la tension sur le marché de l'agroalimentaire n'est pas près de s'estomper, mais, elle est partie pour sévir davantage à moyen terme. Aux termes des recommandations qu'il a formulées devant ce forum à dimension internationale, l'industriel algérien a plaidé en faveur de ce qu'il a appelé une charte internationale de l'alimentation. " Aller vers l'instauration d'une Charte internationale de l'alimentation fondée sur cinq piliers. " Il propose " une politique de sécurisation visant à soutenir directement les politiques d'autosuffisance, la gestion optimisée des stocks alimentaires. " Issaâd Rebrab propose ensuite de " réguler la production de biocarburants pour permettre l'alimentation des populations. Favoriser l'expression des pays en voie de développement par un véritable co-développement induisant le transfert réel des savoir-faire les plus évolués. Il s'agit dans le même temps de privilégier une approche intégrée des filières alimentaires pour pouvoir, in fine sortir les produits alimentaires de base du cercle infernal de la spéculation financière ", a déclaré en substance le patron du groupe algérien agroalimentaire devant le Forum de Montréal. En tout cas, au fur et à mesure que la situation s'exacerbe, la sécurité alimentaire tend à constituer un défi majeur pour l'ensemble des gouvernements à travers les quatre coins de la planète. Ni les pays industrialisés, ni l'Union européenne, les Etats-Unis, ou les plus puissantes institutions internationales, à l'instar du FMI et de la banque mondiale, ne sont restés indifférents à la crise actuelle qui secoue le marché de l'agroalimentaire et plusieurs filières du secteur de l'agriculture dans différents pays du monde. En outre, présentant un aperçu de son groupe et ses perspectives de croissance devant l'assistance, Rebrab a estimé à " 5 milliards de dollars le chiffre d'affaires de Cevital à l'horizon 2012 contre 1,6 milliard de dollars en 2007, mettant en exergue une croissance annuelle de 50% des revenus de son groupe depuis 1999 ".