A la veille du sommet de Paris, devant se tenir demain, le patron de Cevital, Issad Rebrab, vient de livrer ses impressions, combien enthousiastes, sur le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM). Dans un entretien express qu'il a accordé avant-hier au quotidien économique français, " La Tribune ", le P-DG du premier groupe agroalimentaire algérien a évoqué tous les indices rassurant de la réussite du pari que véhicule le projet d'UPM, notamment en matière de développement de la coopération entre la rive Nord et la rive Sud de la Méditerranée dans les divers secteurs économiques. Sur cet axe, le premier responsable de Cevital a été plus que confiant quant aux atouts de réussite de ce nouvel ensemble régional censé arrimer la région du Maghreb et du Moyen-Orient à l'Union européenne. l est allé jusqu'à expliquer pourquoi l'UPM aura plus de chance de réussir contrairement au processus de Barcelone ou l'Euromed. " Nous avons compris pourquoi le processus de Barcelone a échoué. Avec l'UPM, il y a une meilleure volonté politique. Les pays du Sud n'ont plus de problèmes d'argent, mais un problème de ressources humaines, d'encadrement et de management. Si l'Europe veut la stabilité de la Méditerranée, il faudrait développer les pays du Sud. L'Europe va perdre d'ici à 2050 près de 40 millions d'habitants pendant que les populations du Sud augmenteraient de 40 millions d'habitants ". Au-delà de la dimension politique de ce projet qui tient en haleine l'ensemble des pays du pourtour méditerranéen depuis l'arrivée du président français, Nicolas Sarkozy à l'Elysée, et dont certains scepticismes persistent encore, le leader national du marché de l'agroalimentaire a eu une vision non moins pertinente sur les projections qui se dégagent de l'UPM sur le plan économique. Justement, c'est dans ce sens qu'il a expliqué, dans le sillage des réponses qu'il a fournies au quotidien " La Tribune ", les attentes des milieux économiques des deux rives de la Méditerranée au regard de cette nouvelle union régionale. D'emblée, pour Issad Rebrab il faudrait, en premier lieu, saisir l'opportunité de ce nouveau regroupement pour instaurer un équilibre dans les relations Nord-Sud du bassin méditerranéen. " Il faudrait développer des partenariats gagnant-gagnant entre les entreprises des deux rives de la Méditerranée, assurer un certain équilibre dans les échanges. Un exemple : l'accord entre l'UE et l'Algérie a créé un déséquilibre flagrant au détriment de l'Algérie. L'UE peut exporter vers l'Algérie 150 000 tonnes de sucre blanc par an à un taux nul de droits de douane et l'Algérie n'a pas le droit d'exporter vers l'Europe un seul kilogramme de sucre ", a déclaré Rebrab en réponse à une question sur les possibilités d'intensifier les relations entre les deux rives. Evoquant les projets futurs à concrétiser dans le cadre de l'UPM, le P-DG de Cevital déclare que " dans l'énergie solaire, 1 % de la surface du Sahara peut couvrir les besoins de l'Europe en électricité. Dans l'industrie, nous avons un projet de réalisation d'un pôle de compétitivité et d'excellence sur 5 000 hectares à Cap Djinet près d'Alger ". Pour rappel, Rebrab participera au sommet de demain à Paris en sa qualité de membre de l'Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMed), dont il est un des vices-présidents. Cet organisme a déjà adopté la semaine dernière une déclaration de soutien à la démarche de l'UPM.