Selon les chiffres avancés par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), 24 milliards de tonnes de terres fertiles disparaissent chaque année, victimes de la désertification. Ce qui correspond, en 20 ans, à l'équivalent de la totalité des terres cultivées aux Etats-Unis. Près de 30 à 40 % des terres fertiles de la planète sont menacées de désertification, régions où vivent plus d'un milliard de personnes, signale un communiqué publié par l'Organisation. "La dégradation des terres affaiblit la fertilité des sols, brise les cycles hydrologiques et contribue à l'insécurité alimentaire, la famine et la pauvreté ainsi qu'à la migration forcée", a signalé Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification . Résoudre ce problème complexe exige une réponse au plan mondial afin d'augmenter la productivité des écosystèmes terriens et faire de l'agriculture durable une priorité avec pour objectif de s'adapter au changement climatique et protéger la biodiversité, a-t-il dit. Pour le Fonds international de développement agricole (FIDA) , des pratiques d'exploitation agricole mal conçues ne font qu'exacerber la situation, les populations pauvres n'ayant pas d'autre choix que d'adopter des méthodes de survie à court thème, exacerbant ainsi la pression sur des ressources locales déjà peu abondantes. L'Agence recommande un usage plus efficace de l'eau, une amélioration des systèmes de récolte et une meilleure gestion des forêts, signalant que des graines plus robustes permettront aux agriculteurs démunis de mieux résister aux sécheresses et aux inondations. A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, qui est célébrée mardi 17 juin, l'ONU met en avant le rôle important que peut jouer l'agriculture durable pour résoudre ce fléau. Le Fida, institution spécialisée du système des Nations unies, a indiqué que la désertification, le "plus grand défi environnemental de notre époque", se traduit le plus souvent non pas par la progression des déserts mais par une dégradation persistante des terres cultivables. D'autres effets de la désertification qui sont encore plus graves finissent par se manifester. En effet, la dégradation des terres provoque des réfugiés par millions qui fuient dans des pays voisins. La sècheresse en Afrique a poussé des centaines, voire des milliers de réfugiés à chercher refuge chez leurs voisins qui ne sont pas forcément à l'abri eux aussi. En Amérique latine comme en Asie, la déforestation provoque des inondations toujours plus fréquentes et dévastatrices. Les pluies acides et les retombées nucléaires ne respectent pas les frontières. Des phénomènes analogues se produisent à l'échelle mondiale: le réchauffement de la Terre, la destruction de l'ozone…