La zone thermale de Ain Skhouna, située à 90 km du chef-lieu de la wilaya de Saida, enregistre en ce début des vacances d'été, un afflux considérable des touristes et curistes venus des différents coins du pays et de l'étranger. Les touristes affluent en grand nombre vers les eaux thermales de cette localité et se dirigent surtout en procession à la zaouïa “Cheikhiya”, située dans cette même région, pour visiter le mausolée du saint Homme de Ain Skhouna dans une ambiance conviviale. Selon un curiste venu de Djelfa, cette zaouïa est connue pour son rayonnement religieux et civilisationnel depuis des siècles, en plus des hommes de culte qui se sont succédés à sa tête. Accompagné par ses enfants et ses petits enfants, un vieux de Ain Defla tente, pour sa part, d'imprégner sa famille du rôle dévolu à cette zaouïa dans la lutte et la préservation de l'identité du peuple algérien durant l'occupation française. La zaouïa Cheikhiya, a-t-il ajouté, “a déjoué toutes les tentatives de l'occupant visant à effacer l'histoire du peuple, en formant une génération de fidèles qui ont rejeté toutes formes d'humiliation”. Ce lieu de culte a bénéficié du soutien moral et financier des moudjahiddine, lors de la guerre de libération, et a même constitué un bastion pour les révolutionnaires, en reliant les zones du nord et celles du sud du pays. Selon la direction du tourisme, les curistes bénéficient des spécificités thérapeutiques des eaux thermales, dont le débit atteint les 150 l/s. La commune de Ain Skhouna est située sur une nappe phréatique du littoral “Chott Chergui” s'étendant sur une superficie de 40.000 km, a-t-on indiqué auprès des services compétents. La région de Ain Skhouna attire, également, des chercheurs en sciences de la vie, surtout après son classement, selon la convention internationale “Ramsar”, en zone humide depuis 2001. Celle-ci recèle plusieurs espèces faunistiques (les oiseaux migrateurs) et floristiques, notamment, des plantes médicinales. En outre, elle offre les conditions de vie pour les poissons d'eau douce dont le Tiliapia, qui préfèrent les eaux thermales à une température de plus de 30 degrés. S'agissant du manque de structures d'accueil, la direction du tourisme a prévu de réaliser une zone d'expansion touristique (ZET) à Ain Skhouna, s'étendant sur une surface de 200 ha, dont 45 ha sont, actuellement, en cours d'aménagement. Ainsi, il est prévu dans cette région steppique caractérisée par ses paysages naturels, la réalisation de trois hôtels, des bungalows, une station thermale nouvelle et des bains. Ces structures d'accueil seront renforcées, également, par un hôpital de cure équipé de moyens de traitement des maladies rhumatismales, cutanées, pulmonaires et de l'articulation. Parallèlement, une étude, élaborée dernièrement au profit de cette zone, a recommandé la réalisation de structures publiques à l'intérieur de ce futur village touristique, notamment, des agences postales, des locaux commerciaux, un jardin de loisirs, des restaurants, un lac artificiel et autres.