Créer une agence nationale des produits pharmaceutiques, c'est l'un des articles caractérisant le projet de loi relatif à la promotion et à la protection de la santé. Une autorité administrative indépendante qui sera chargée d'assurer la régulation du marché des produits pharmaceutiques et de veiller au respect des lois et des règlements relatifs aux activités de la pharmacie. Confier cette mission à cette nouvelle agence n'empêchera pas, selon le premier responsable du secteur, Amar Tou, au ministère d'assurer le contrôle des produits pharmaceutiques. Cependant, ce que les députés n'arrivent pas à comprendre c'est que le même projet de loi n'autorise pas l'importation des médicaments et des équipements qu'à quelques entreprises et c'est particulièrement ce point qui a suscité, hier, la réaction de certains députés qui n'ont pas hésité de relever dans leurs interventions, un monopole sur l'importation des produits pharmaceutiques qui ne cesse de se développer en Algérie depuis l'ouverture du marché au privé, ainsi que sur la concurrence déloyale qui règne sur le marché, à l'image de Saidal qui n'arrive à écouler que 5 000 unités d'insuline alors que ses capacités de production annuelle sont de 2 400 000 unités. L'autre part du marché est ainsi couverte par un laboratoire étranger qui exporte plus de 135 000 unités d'insuline pour une facture de 26 millions de dollars. A cet effet, les sénateurs proposent l'arrêt de l'importation de certains médicaments produits localement. De quoi réduire, selon eux, la facture annuelle de médicaments qui ne cesse de grimper d'année en année pour atteindre, en 2007, la somme de 1 milliard 700 000 dollars. Il y a neuf ans, elle n'était que de 523 millions de dollars. Par ailleurs, d'autres députés estiment, de leur côté, que le travail confié à cette nouvelle agence est purement technique. Il faudrait donc désigner des techniciens, et non pas des administratifs, pour assurer convenablement ce travail. Il faudrait surtout, comme c'est le cas de l'Agence française de normalisation (Afnor), qui a inspiré ce projet de loi, rajouter à cette agence des laboratoires spécialisés (laboratoire national de l'équipement médical, laboratoire national des essais, Laboratoire national de santé et centre national de l'équipement hospitalier).