Selon l'OMS, 60% des médicaments contrefaits seraient écoulés dans les pays sous-développés ou en voie de développement. L'Algérie semble décidée à sévir contre le phénomène de la contrefaçon du médicament. C'est du moins l'un des buts visés par l'institution d'une Agence nationale des produits pharmaceutiques. Le projet de loi relatif à la création de cette agence, a été examiné et approuvé par le Conseil des ministres, lors de sa réunion qui s'est tenue mercredi dernier. Cette agence est chargée de veiller à l'accessibilité, la sécurité, la qualité, le contrôle, la régulation et le respect de la réglementation concernant les produits pharmaceutiques. Il s'agit là, en effet, d'un deuxième pas effectué par le gouvernement, après qu'il eut décidé, en mars 2007, de créer un Centre national de bio-équivalence. Ainsi donc, dorénavant, le contrôle du médicament n'est plus du ressort du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière mais plutôt des deux organismes suscités. De par leur mission, qui est celle de procéder à une sorte d'expertise dans le domaine des produits pharmaceutiques, la création de ces deux organismes est susceptible de permettre la protection des Algériens face au phénomène de la contrefaçon qui commence à grignoter le pays. Il y a lieu de signaler que, selon une étude réalisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 60% des médicaments contrefaits seraient écoulés dans les pays sous-développés ou en voie de développement. La cherté du médicament, voire sa rareté dans les pharmacies, pousse les citoyens à satisfaire leur besoin en la matière, en «s'approvisionnant» en produits contrefaits. Selon le professeur Tidjiza, «les médicaments les plus ciblés par les trafiquants représentent généralement ceux qui sont d'usage courant et répandu et qui constituent le plus gros de la demande, tels que les antibiotiques, les anti-tuberculeux, les anti-HIV, les produits corticoïdes, les vaccins et autres contraceptifs.» Par ailleurs, les experts internationaux les plus éminents estiment que ce qui a encouragé les contrefacteurs à aller de l'avant, est le fait que la vente du médicament est un commerce qui devient de plus en plus juteux. D'autant plus que le marché mondial du médicament est estimé par l'OMS à près de 700 milliards de dollars. Le danger qui menace la santé de l'humanité est le fait que la contrefaçon, affectant le marché du médicament, prend une dimension planétaire. S'agissant de l'Algérie, il est vrai que la vente informelle des produits pharmaceutiques n'a pas connu le point de non-retour, mais ne dit-on pas que «mieux vaut prévenir que guérir»? En ce sens un projet de loi modifiant la loi n° 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et la promotion de la santé, a été examiné et approuvé par le Conseil des ministres. Les modifications portent, entre autres, sur l'institution de sanctions pénales contre les manquements aux dispositions relatives à l'enregistrement, l'importation, le contrôle et la distribution des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux. Aussi, ces mêmes produits et dispositifs seront-ils soumis au contrôle de qualité des plus rigoureux. Seule alternative qui s'impose à l'Algérie, notamment lorsqu'on prend en compte qu'elle est classée au premier rang des pays qui souffrent de la contrefaçon.