Les Français arrivent en tête des investisseurs hors hydrocarbures en terme de nombre de projets. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a indiqué, hier, au cours du forum d'affaires algéro-français tenu à l'hôtel Sofitel en marge de la visite du Premier ministre français, François Fillon, à Alger, que pas moins de 641 opérations d'investissement ont été recensées entre 2002 et 2008, dont 148 initiées par des investisseurs français, ce qui place la France à la première place des investisseurs hors hydrocarbures avec 23 % des projets. Et d'ajouter que durant la même période 254 opérations d'investissement ont été réalisées par des investisseurs européens, et qu'en conséquence la France s'accapare 60% des projets d'investissement en provenance d'Europe. Mais en terme de montant, a-t-il rappelé, les investissements français arrivent en 5e position devancés par l'Egypte, l'Espagne et des pays du Golfe. En conséquence, M. Temmar a appelé les investisseurs français à "prendre davantage d'initiatives et à s'engager plus en Algérie" dont les indicateurs macro-économiques et financiers enregistrent des performances exceptionnelles. Concernant les besoins de l'économie nationale, M. Temmar a indiqué à la délégation française que l'investissement productif était la priorité des choix économiques du pays, rappelant le dispositif mis en place pour encourager les investissements à travers l'allègement fiscal, le foncier et la mise à niveau des entreprises. Outre la privatisation qu'il a qualifiée d'"élément de relance" de la production, le ministre a également souligné à la délégation française que les partenariat était souhaité essentiellement dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'industrie pharmaceutique, de la mécanique, du ciment et matériaux de construction et du tourisme. A ce propos, il a appelé les entreprises françaises à saisir ces opportunités en les informant de la création de 3 commissions algéro-françaises pour renforcer le partenariat dans l'agro-alimentaire, les produits pharmaceutiques et l'automobile.M. Temmar s'est montré optimiste quant au développement de l'investissement français en Algérie d'autant plus que le problème du foncier a été définitivement réglé à travers de la promulgation de la loi domaniale et la création de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation du foncier (Aniref).Sur le plan qualitatif, il faut savoir que les investissements français se concentrent sur l'industrie et les services. Les services parlons-en justement. Les Français affichent déjà leur intérêt aux services financiers (Banques et assurances). Dans ce contexte, la ministre française de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, Mme Christine Lagarde, a déclaré que l'accord signé il y a quelques mois avec le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a mis fin à un contentieux sur les assurances vieux de plus de 40 ans. Celui-ci, dira-t-elle, permettra aux compagnies d'assurances françaises de travailler en Algérie en étant libérées des contraintes du passé. Elle a également indiqué que cet accord transactionnel permettra à la fédération des assureurs français d'initier des actions de formation. Christine Lagarde a considéré que les efforts de coopération accomplis durant ces derniers mois "commencent véritablement à porter leurs fruits". "On s'aperçoit que les échanges économiques s'améliorent et que le nombre des investissements français en Algérie augmente", s'est-elle félicitée. Selon elle, 300 filiales françaises sont implantées en Algérie et ce chiffre ''croît de manière régulière" en avançant qu'un grand nombre d'investissements sont envisagés comme ceux de Gaz de France et du groupe Total qui, a-t-elle précisé, "examinent actuellement des projets d'investissement très lourds qui entraîneront, dans leur sillage, d'autres investissements".La ministre française a cité trois filières qui correspondent aux priorités des relations entre l'Algérie et la France: la diversification économique, le développement du secteur financier dont elle a salué les progrès accomplis en Algérie (formation notamment) et la coopération au niveau des administrations (impôts, douanes et cadastre).Il faut savoir que plusieurs commissions ont été mises sur pied au cours de cette rencontre d'affaires lesquelles se sont penchées sur les opportunités d'investissement dans les secteurs de l'industrie pharmaceutique, de l'automobile et de l'industrie agroalimentaire. Pour rappel, l'Algérie et la France ont signé, samedi, deux accords de partenariat dans le secteur de l'industrie portant sur une prise de participation de Lafarge dans le capital de la Société des ciments de la Mitidja et sur la création d'une société de fabrication d'appareillage de commandes électriques à El-Eulma. Le premier accord, signé par le P-DG du Groupe cimenterie du centre, M. Bachir Yahia, du côté algérien, et M. Guillaume Roux, coprésident de l'entreprise française Lafarge, porte sur une prise de participation de cette dernière de 35% dans le capital de la Société des ciments de la Mitidja (usine de Meftah), ainsi q'un contrat de management d'une durée de 10 ans extensible à 15 ans. Au titre de ce partenariat, entrant dans le cadre du processus de privatisation, un programme de mise à niveau de l'entreprise algérienne et de son développement a été défini.Il vise, en priorité, à atteindre le nominal de production (soit 1,1 million de tonnes/an de ciment) en 2010, à améliorer les performances techniques et environnementales et à développer les ressources humaines.Quant au 2e accord, un mémorandum d'entente a été paraphé entre la société Schneider Electric et l'Entreprise nationale des appareils de mesure et de contrôle, portant sur la création d'une société spécialisée dans la fabrication d'appareillages de protection et de commandes électriques dans la région d'El-Eulma.Le mémorandum a été signé, du côté algérien, par le P-DG de l'Entreprise nationale des appareils de mesure et de contrôle, M. Hamouda Noureddine et, du côté français, par le directeur général de Schneider Electric Algérie, M. Saâd Mohamed. Une enveloppe financière de 4 millions d'euros a été allouée à ce projet qui permettra la création de 200 postes d'emploi.Il faut savoir enfin que 300 entreprises françaises sont présentes en Algérie, parmi lesquelles une cinquantaine se sont implantées au cours des derniers mois.