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La conjoncture n'est pas le souci prioritaire
Publié dans Le Maghreb le 23 - 06 - 2008


L'Algérie, à l'instar des autres pays producteurs de pétrole, utilise les recettes de l'or noir pour faire face à ses besoins alimentaires et d'équipements importés de l'extérieur afin de rattraper les retards accumulés dans ses infrastructures, le logement, la création d'emploi et l'alimentation. En d'autres termes, les pays occidentaux n'auront certainement pas à se plaindre puisque leurs achats en hydrocarbures sont largement compensés par leurs exportations. Alors comment fonctionne cette mécanique ? Et à un second niveau, les craintes d'une récession ont soudain ressurgi cette semaine. Aux Etats-Unis, les chiffres du chômage sont repartis à la hausse en mai, comme on ne l'avait plus vu depuis 22 ans. Le prix du baril de pétrole a temporairement atteint 140 dollars. La crise bancaire et la crainte d'une pénurie de crédit sont de retour. Face à tant de mauvaises nouvelles, les marchés boursiers ont réagi par un recul des cours. Devons-nous réellement nous inquiéter pour la conjoncture - si ce n'est pas pour 2008, peut-être pour 2009 alors? Il est compréhensible que le prix élevé du pétrole déclenche des peurs. Car, après tout, il a augmenté de 35% depuis le début de l'année et a même doublé en l'espace d'un an. Il pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des consommateurs dans le monde et même dans les pays exportateurs. La hausse des prix du pétrole que connaissent ces consommateurs depuis l'an 2000 n'est pas plus faible que celle à laquelle ils ont été confrontés de 1973 à 1981, lors du premier choc pétrolier. A l'époque, l'économie mondiale avait plongé dans une récession profonde. Mais cette fois-ci le scénario est différent. Car les conditions sont différentes à au moins deux niveaux: Tout d'abord, les pays exportateurs de pétrole redépensent l'argent obtenu de la vente de l'or noir, ce qui profite aux exportations des pays consommateurs de pétrole. Cela compense le recul de la consommation des ménages. Mais il est évident que les exportations réagissent plus tardivement à la hausse du prix du pétrole que les particuliers. Or, ce sont ces décalages dans le temps qui peuvent être à l'origine de problèmes. Ensuite, il n'y a plus les luttes de répartition que le monde a connues pendant le premier choc pétrolier et qui avaient tant paralysé l'économie. Naturellement, les personnes concernées par la hausse du prix du pétrole grognent, mais elles finiront bien par l'accepter comme quelque chose d'immuable. Les banques centrales veillent à ce que les attentes tarifaires soient modérées. Et ça aussi, ça aide. Certes, l'économie planétaire ne sortira pas sans dommage de cette crise pétrolière, surtout si les prix devaient continuer à grimper. Mais elle ne doit pas craindre une récession. En ce qui concerne la situation des Etats-Unis, on distingue deux tendances fortes et opposées. D'un côté, les prix de l'immobilier continuent à chuter à un rythme quasiment inchangé, ce qui met les ménages en difficulté. Il faut ajouter à cela l'augmentation du prix de l'essence - le gallon est passé ces derniers mois de 3 dollars à 4 dollars. Et, d'un autre côté, le gouvernement envoie en ce moment des chèques-impôts (c'est comme de l'argent liquide pour les particuliers). Ces chèques ne sont certainement pas destinés exclusivement au remboursement de leurs dettes ou à gonfler leurs économies - et ça aussi, ça n'est pas une mauvaise chose. La conjoncture américaine évolue dans ce contexte tendu là. Il serait très improbable que cela résulte en récession. En pareil cas, le gouvernement voudrait rapidement rehausser les aides de l'Etat. Pour l'année 2008-2009, la croissance devrait être, selon mes prévisions, de l'ordre de 1 à 2% (en cas de variations considérables d'un trimestre à l'autre). Ce n'est pas satisfaisant, car c'est moins que le potentiel de l'économie américaine et aussi parce que, dans un tel contexte, le chômage repart à la hausse. Mais ce n'est pas non plus une catastrophe. Cela permet en effet une amélioration du déficit courant et du trop faible taux de l'épargne privée - les deux points faibles structurels majeurs de l'économie américaine. En Europe, la situation est plus difficile à apprécier. D'un côté, l'image globale actuelle de la conjoncture paraît nettement meilleure qu'aux Etats-Unis. Le célèbre indice IFO de confiance des entreprises montre certes une tendance à la baisse, mais il part d'un niveau très élevé. L'économiste en chef d'IKB, Kurt Demmer, qui connaît bien l'univers des entreprises en Allemagne, n'entrevoit pas encore la fin du cycle d'investissement. L'Europe dans son ensemble demeure en situation de croissance ordonnée (avec toutefois de grandes disparités suivant les régions). Il n'y a donc pour l'instant pas l'ombre d'une récession. D'un autre côté, les Européens ne sauraient être trop confiants, car les choses peuvent changer rapidement. Le "pire" reste à venir; et ils ignorent pour le moment quelle sera son ampleur. En pareil cas, il n'y a pas, comme aux Etats-Unis, de filet fiscal qui rattrape la conjoncture avant une chute. Les gouvernements européens sont, en matière de politique conjoncturelle, beaucoup plus lents à réagir que les américains. Les banques centrales gèrent l'inflation et ne peuvent pas diminuer les intérêts. Il subsiste donc des interrogations. Quoi qu'il en soit, le deuxième trimestre 2008 sera, conjoncturellement parlant, plus faible. En Allemagne, le PIB (produit intérieur brut) réel pourrait même reculer. Mais cela ne saurait constituer un motif d'inquiétude. Il s'agit juste d'une réaction à l'augmentation exorbitante au premier trimestre qui, sur le plan statistique, n'a pas été traitée correctement (année bissextile, hiver doux, Pâques au mois de mars). La Chine constitue un facteur d'insécurité. Au premier trimestre, la croissance chinoise est passée de 11,7 à 10,6%. Ce n'est assurément pas le début d'une nouvelle tendance, mais la conséquence des tempêtes de neige terribles qui se sont abattues sur la Chine cet hiver. Au deuxième trimestre, la croissance pourrait de nouveau être "contrariée" par le séisme ravageur du mois de mai. On a longtemps craint qu'avec les Jeux olympiques l'époque des taux de croissance fabuleux soit dernière nous. Mais, jusqu'à présent, aucun indice en la matière n'a pu être relevé (si l'on exclut le recul, difficile à interpréter, du cours des actions de plus de 50% depuis début novembre). Si l'économie chinoise devait "décrocher" au second semestre, cela se traduirait par un accablement sévère, notamment pour certains pays nouvellement industrialisés comme le Brésil par exemple. S'il devait en résulter une récession mondiale, son arrivée serait alors très violente. Mais je ne compte pas là-dessus. Qu'en déduit l'investisseur? Ne vous laissez pas intimider par les nouvelles désastreuses. Pour les marchés financiers, la conjoncture n'est pas, en ce moment, le risque le plus important. Elle est, en termes de risques, loin derrière l'inflation, la hausse des intérêts, la crise immobilière ou encore la crise bancaire. Les profits réalisés par les entreprises non spécialisées dans la finance ne vont pas cesser du jour au lendemain. Cela protège les actions d'un krach majeur. Les banques centrales vont poursuivre leurs efforts à long terme de lutte contre l'inflation. Les taux d'intérêt pour les valeurs à revenu fixe vont augmenter.

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