La question de l'augmentation des tarifs de l'électricité, introduite par Sonelgaz auprès de la commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) et actuellement entre les mains du gouvernement semble, au jour d'aujourd'hui, loin d'être tranchée. En effet, le premier responsable de la Creg, M. Othmane Nadjib, a refusé, hier, de divulguer le niveau de la hausse proposé par la commission. Rencontré en marge de la communication présentée au siège du ministère de l'Energie et des Mines par le Dr Nadia Chebel-Horstmann, représentante de l'office fédéral allemand de l'énergie, le premier responsable du CREG a indiqué que le gouvernement souhaitait davantage d'information sur le sujet. Le responsable n'a voulu avancer aucun détail sur le taux de cette augmentation, se contentant de dire que la commission dans son étude de la demande, a considéré le fait que l'opérateur se devait de couvrir son coût. Ce qui laisse supposer que la hausse des factures de l'électricité, n'est plus à écarter. Pour rappel, la Sonelgaz qui a remis sa requête à la Creg avait proposé une augmentation d'au moins 15%. Afin d'argumenter cette augmentation, M. Bouterfa, P-DG de la société avait affirmé que "les Algériens ne paient que 65% du prix réel de l'électricité" et que la facture d'électricité ne représente que 10% du SNMG. Il avait considéré que le relèvement des tarifs est une démarche tout à fait légitime puisqu'elle permettra à la Sonelgaz de financer ses propres projets en Algérie. Le ministre de l'Energie, M. Khelil, a, à maintes reprises, abondé dans le même sens. L'augmentation des tarifs est nécessaire pour garantir à Sonelgaz un taux d'autofinancement de 30%. L'augmentation des prix de l'électricité est donc inéluctable, même si la décision s'éternise sur la table du gouvernement. La CREG qui doit notamment veiller au fonctionnement concurrentiel et transparent du marché national de l'électricité et du gaz dans l'intérêt des consommateurs et de celui des opérateurs, intervient donc dans la politique des prix finaux de l'électricité et du gaz aux consommateurs, à l'inverse de l'office fédéral allemand de l'énergie qui, lui, ne compte pas dans ses prérogatives cette disposition. Selon le Dr Nadia Chebel-Horstmann le système de la régulation en Algérie, dans sa conception, est comparable à ce qui se fait en Europe. Quant à son efficacité, la représentante de l'office fédéral allemand de l'énergie, a souligné que c'est l'avenir qui le décidera. Dans sa communication, la conférencière s'est étalée sur les évolutions dans l'ouverture à la concurrence des marchés européens de l'électricité et du gaz et sur le rôle et les missions du régulateur national et du groupe des régulateurs européens. Il est vrai qu'il n'existe point de similitudes entre le marché algérien et les marchés européens notamment allemand avec leurs multitudes d'opérateurs, mais cette communication a permis à coup sûr à la partie algérienne de s'imprégner de l'expérience allemande en la matière d'autant que, comme l'a expliqué M.Othmane Nadjib, la CREG, vu sa création récente, est en phase d'apprentissage.