Ahmed Ouyahia est attendu aujourd'hui à l'Assemblée populaire nationale (APN) où il doit présenter la déclaration de politique générale de son gouvernement. La prestation du chef de l'Exécutif intervient une vingtaine de jours après le « lifting » subi par son équipe. Elle est destinée à rendre compte, notamment, des réaménagements subis par le programme du gouvernement à la suite de la décision du chef de l'Etat de consacrer une enveloppe de 55 milliards de dollars pour soutenir la croissance économique. Le gouvernement Ouyahia étant officiellement chargé par le président Bouteflika de la mise en œuvre de ce nouveau programme économique. Le chef de l'Exécutif mettra également à profit sa rencontre avec les députés pour exposer le bilan 2004 de son gouvernement. Dans un document de près d'une trentaine de pages adressé pour étude la semaine dernière au Parlement, Ahmed Ouyahia fait notamment une évaluation des efforts investis durant cette période pour « redresser » le pays (lire El Watan du 17 mai 2005). Se voulant réaliste et pour anticiper, sans doute sur les critiques éventuelles, Ahmed Ouyahia reconnaît, d'emblée, dans la conclusion du texte remis aux parlementaires, que « les résultats atteints en 2004 n'auront certainement pas résolu tous les problèmes de nos compatriotes, ni été à la mesure des attentes et des impatiences de notre peuple ». Il souligne cependant que « nul ne pourrait objectivement contester le fait que l'Algérie continue d'avancer dans tous les domaines (...) ». M. Ouyahia rappelle, à ce propos, que la nation s'est attelée, durant l'année 2004, « à reconstruire l'Algérie, portée par le souffle de la réconciliation nationale, et à consolider son espoir légitime de consacrer le nouveau quinquennat à la rupture définitive avec la tragédie pour entrer enfin dans le concert des émergents ». En ce sens, le patron du RND n'omet pas de signaler que les objectifs prioritaires du pays consistent encore à améliorer sa compétitivité et à « concrétiser la réconciliation nationale ainsi que des mesures devant accompagner celle-ci ». Au chapitre des défis, le chef du gouvernement estime que le retour de la paix et de la sécurité « commande (...) de nous consacrer désormais entièrement au travail ». Les enjeux de l'avenir, précise-t-il, dictent de nous atteler aux réformes nécessaires et aux changements incontournables. S'agissant du chemin parcouru, Ahmed Ouyahia expliquera d'abord que son gouvernement n'a pas eu la tâche aisée en 2004. La situation s'explique, selon son document, par les séquelles laissées par le séisme qui a frappé Boumerdès en mai 2003 (le mois de sa nomination à la tête de l'Exécutif) et le contexte particulier induit par la présidentielle d'avril 2004. Mais le chef du gouvernement indique qu'en dépit de ces difficultés, l'année 2004 a enregistré des progrès et des résultats « dans tous les domaines ». Ahmed Ouyahia fait ainsi part du recul du terrorisme, d'une consolidation de l'Etat de droit et de progrès en matière de modernisation du pays. Au titre du volet réformes économiques, le gouvernement a livré, rappelle-t-on, les premiers résultats des privatisations des entreprises publiques. Une opération qui a rapporté 33 milliards de dinars à l'Etat et qui s'est soldée par la cession de 142 entreprises.