Les prix du baril du pétrole pourraient atteindre 150 à 170 dollars durant cet été, a estimé jeudi le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), M. Chakib Khelil. “Je prévois probablement des prix de 150 à 170 dollars cet été”, a affirmé M. Chakib Khelil dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. N'excluant pas une éventuelle baisse des prix en fin d'année, M. Khelil a ajouté que “cela va peut-être décliner un peu avant la fin de l'année”. Pour le président de l'Opep, cette nouvelle hausse des prix est en rapport avec la possible hausse des taux par la Banque centrale européenne, des menaces contre l'Iran, et de la hausse de la demande américaine. Le président de l'Opep a indiqué que “tout dépendra de la Banque centrale européenne et de la décision qu'elle pourrait prendre de relever les taux de l'euro. A ce moment-là, je pense que le prix du pétrole va augmenter”. En effet, La BCE, comme sa direction l'a laissé entendre dernièrement, augmentera certainement son principal taux directeur le 3 juillet pour lutter contre les risques inflationnistes. La dévaluation du dollar est le premier responsable de la hausse des prix du pétrole. Selon M. Khelil, le prix du pétrole est fonction des problèmes économiques qui se posent aux Etats-Unis, de la dévaluation du dollar américain et “de un peu de tout ce qu'il se passe sur le plan de la politique monétaire américaine”. Il ne pense cependant pas que le prix atteindra les 200 dollars car selon lui la dévaluation du dollar par rapport à l'euro, sera “peut-être de 1 ou 2%”, si tout se passe comme il le pense. Ce scénario générerait probablement de son point de vue huit dollars d'augmentation sur le prix du pétrole. Si pour le président de l'Opep, les fluctuations du dollar ne risquent pas de pousser les prix à hauteur des 200 dollars, une grave crise sur les marchés pétroliers, tel qu'un arrêt de la production en Iran, poussera les prix bien au-delà de ce seuil. Dans ce cas il a jugé “possible” que les prix puissent grimper “jusqu'à 200, 300, 400 dollars. “Si la crise arrive à arrêter la production de l'Iran, par exemple, on aurait vraiment une grave situation sur les bras car aucun autre pays dans le monde ne pourrait remplacer la production iranienne”, selon lui. L'Opep, a-t-il ajouté, n'a pas la capacité “de remplacer plus de 3 millions de barils au plus”, alors que l'Iran en produit 4 millions. Concernant le rôle de la spéculation dans la flambée des prix du brut, M. Khelil a estimé que la question “n'est plus posée maintenant” car “même les sénateurs américains posent la question”. Pour lui, “le problème est l'étendue de l'impact de cette spéculation sur le marché”. En septembre prochain , les pays de l'Opep reverront la situation et réexamineront leur position actuelle où ils refusent d'augmenter leur production pour faire baisser les prix, a dit M. Khelil. “S'il y a une demande réelle sur le marché, l'Opep prendra les mesures nécessaires pour satisfaire cette demande”, a-il-il indiqué.Il a rappellé toutefois que les pays de l'Opep ne représentent que 40% de la production mondiale et insisté sur leur vocation statutaire. “Le but de l'Opep n'est pas de contrôler les prix mais de satisfaire le marché lorsqu'il y a une demande”, a conclut le président de l'Opep.