Lutter contre la corruption, parachever le programme quinquennal, prendre en charge l'agriculture et les microcrédits. Ce sont là les priorités du nouveau chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, qui a présidé, hier, son premier conseil de gouvernement. Durant cette première rencontre, et conformément aux directives du président de la République, le chef du gouvernement a, notamment, instruit les membres du gouvernement pour le renforcement de la cohésion et la solidarité gouvernementale, condition essentielle de l'efficacité de l'action. Il était question également de garantir un suivi renforcé de la mise en œuvre du programme quinquennal, de sorte à lever à temps les contraintes rencontrées et en assurer la réalisation dans les délais requis. C'est ainsi que le gouvernement s'attellera, durant les prochains mois, à réaliser le programme du président de la République, qui connaît apparemment du retard. Un programme dont le coût est estimé à prêt de 200 milliards de dollars financé grâce aux recettes pétrolières. En second lieu, les instructions du chef du gouvernement ont porté sur la mobilisation la plus forte des différents rouages de l'Etat au niveau des administrations centrales et locales, ainsi que des entreprises et institutions économiques, et une plus grande mobilisation dans la lutte contre les maux sociaux et particulièrement la corruption. Par ailleurs, le gouvernement a été chargé de préparer l'étude et la prise de décisions appropriées pour un certain nombre de dossiers urgents, dont notamment, la préparation de la prochaine rentrée scolaire, universitaire et de la formation professionnelle. La question des microcrédits au niveau des différents dispositifs en place, est également en ligne de mire. Il faut rappeler, dans ce contexte, que M. Ouyahia, qui avait appelé à encourager l'investissement, lors de sa première sortie médiatique à l'issue de 3e congrès ordinaire de son parti, avait noté que des banques n'accordent pas de crédits dans le cadre de l'Ansej pour raison de recouvrement de ces derniers. Ce qui n'est pas une solution, selon lui, mais il faut appliquer la législation en vigueur sur cette question, notant que le nombre des dossiers acceptés au niveau de l'Ansej a chuté. A signaler que la nouvelle stratégie de l'emploi et la lutte contre le chômage est basée sur la créativité et l'entrepreneuriat, ce qui demande une nouvelle prise en charge des difficultés constatées par les jeunes face à la bureaucratie et le système bancaire. Enfin, une étude sera préparée par le gouvernement englobant les mesures en faveur du secteur agricole, dont la mise en place des mécanismes les plus appropriés pour venir en aide aux éleveurs sinistrés et en prévision de la prochaine saison agricole. Au vu de ce premier contact avec le gouvernement , on peut dire que M. Ouyahia semble bien décidé à lutter contre le "bricolage" en matière économique , la corruption , la dérive des mentalités qui "entravent" le processus de développement du pays et mettre fin à l'illusion d'une "aisance financière". Cependant , le changement des mentalités ne peut se faire dans une année ou deux, surtout quand on sait que l'administration algérienne n'arrive pas à suivre les différentes réformes engagées.