Photo : APS Par Faouzia Ababsa Moins d'une semaine après le remaniement partiel, Ahmed Ouyahia a présidé hier son premier conseil de gouvernement depuis deux ans. A l'ordre du jour, remettre les pendules à l'heure. D'abord par l'exhortation des ministres à consolider et renforcer la solidarité gouvernementale. Le chef de l'Exécutif a, de tout temps, faut-il le souligner, tenu à ce que l'équipe qu'il dirige parle le même langage. En d'autres termes, en finir avec la cacophonie et les contradictions dans les déclarations publiques. Sinon, l'action gouvernementale s'en trouverait compromise et l'efficacité entamée. Ahmed Ouyahia a également instruit l'Exécutif, selon le communiqué diffusé par l'agence Algérie presse service, à faire en sorte que la mobilisation des «différents rouages de l'Etat soit plus forte», notamment au niveau des «administrations centrales et locales ainsi que des entreprises et institutions économiques», caractérisées par la bureaucratie et les mentalités d'antan. Il a aussi exhorté les ministres à renforcer le suivi de l'exécution du programme quinquennal, «de sorte à lever à temps les contraintes rencontrées et en assurer la réalisation dans les délais programmés». Cette remarque s'explique par la lenteur et les retards accusés dans l'exécution des différents chantiers inscrits dans le cadre du plan de soutien et de relance économique. Car, il faut le rappeler, très peu de ministres descendent sur le terrain pour constater de visu l'état de progression des projets dont ils ont la charge à travers les démembrements de leurs départements respectifs. Le chef du gouvernement ne s'est pas seulement intéressé aux chantiers et à la bataille contre la bureaucratie. Il a interpellé l'Exécutif quant à la lutte contre les maux sociaux, «particulièrement la corruption». Lors de la conférence de presse qu'il a animée à l'issue des travaux du troisième congrès de son parti et s'exprimant en son nom personnel, M. Ouyahia s'est prononcé pour l'exécution de la peine de mort (elle est gelée depuis 1993) pour les cas d'enlèvement, de détournements massifs, de viol d'enfants et de trafic de drogue. Sur la corruption, il dira que «c'est une lutte sans pitié qui va être dure à gagner». C'est dire si le mal est profond. Encore faut-il que tous les mécanismes contre la corruption soient mis en place. Les mises au point faites, le compteur remis à zéro comme pour signifier que «la récréation» est terminée, en voulant insuffler une nouvelle dynamique au travail de l'Exécutif, le conseil de gouvernement a décidé, selon le communiqué, de «préparer l'étude et la prise de décisions appropriées pour un certain nombre de dossiers urgents, dont la préparation des rentrées scolaire, universitaire et de la formation professionnelle, la question des microcrédits au niveau des différents dispositifs en place, les mesures en faveur du secteur agricole, à la fois pour les éleveurs sinistrés et pour la prochaine saison agricole». En attendant, le chef du gouvernement réunira dans les prochains jours les premiers responsables des banques, histoire de «secouer le cocotier».