L'Algérie sera en mesure de produire son énergie avec le nucléaire dans une période allant de dix à vingt ans, a estimé le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, lors de l'entretien qu'il a accordé à la chaîne de télévision "France24". Pour générer du nucléaire, M. Khelil a souligné qu'il y a des délais qui sont requis pour l'achat des équipements, l'ingénierie, etc. "Si vous commandez une unité nucléaire actuellement, ce n'est pas avant dix ou quinze ans que vous allez avoir une unité en fonctionnement", a-t-il indiqué. Citant l'accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil, signé durant la visite de Premier ministre français la semaine dernière à Alger, M. Khelil a indiqué que "maintenant, nous travaillons sur une loi nucléaire qui doit passer au Parlement incessamment. Une fois cette loi nucléaire passée, nous aurons une agence de sûreté et de sécurité, plus une entité qui va faire la recherche, le développement, la production, l'énergie nucléaire". Une fois que tout ce processus est mis en place, "nous allons développer la possibilité de production nucléaire", a-t-il ajouté. Pour rappel, l'accord prévoit l'exportation de technologies et de compétences dans le domaine du nucléaire civil. Il implique les domaines de la recherche fondamentale, des transferts de technologie, la production d'électricité, la prospection et l'exploitation de l'uranium. Cependant, la France n'est pas la seule à s'intéresser à l'avenir du nucléaire algérien. En effet, l'Algérie a signé un accord-cadre similaire le 9 juin 2007 avec les Etats-Unis, à la suite d'une visite d'experts et d'un haut responsable du ministère de l'Energie américain à Alger. Elle a aussi des accords de coopération dans le nucléaire civil avec la Chine, l'Argentine et la Russie et envisage d'en signer d'autres avec l'Afrique du Sud. La Chine a livré à l'Algérie un réacteur expérimental de 15 mégawatts, baptisé Essalem, installé à Aïn Oussera, et l'Argentine lui a livré un autre installé à Draria, de 3 mégawatts. Les deux réacteurs sont régulièrement contrôlés par l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA). En attendant la mise en service d'une unité nucléaire, le ministre a souligné que, dans le cadre de la stratégie nationale de diversification des sources d'énergie, "nous travaillons aussi sur d'autres sources d'énergie, comme le solaire par exemple". Dans le solaire, l'Algérie est première dans les concentrateurs solaires. "Nous avons actuellement en construction une centrale de 150 MW, centrale hybride gaz / solaire, et qui utilise une superficie de 150 hectares de miroirs paraboliques qui va concentrer l'énergie du soleil sur un fluide porté à des températures très élevées qui génèrent de l'électricité avec des turbines à vapeur". Pour M. Khelil, l'Algérie veut diversifier toutes ses sources, avec l'énergie éolienne, l'énergie photovoltaïque, mais "nous comptons beaucoup sur les concentrateurs solaires", a-t-il conclu.