Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la banque européenne d'investissement, BEI, a indiqué que "la forte concentration de population sur les zones côtières et la dépendance des économies du Sud à l'agriculture, 20,7 % en Algérie, rendent les pays plus particulièrement vulnérables".A noter que la concentration de la population, celle des zones du nord du pays, est de loin plus importante que dans les zones du sud, avec une densité de 235 habitants/ km2 au Nord contre 1,35 habitant/km2 au Sud. En outre, 60 % des communes d'Algérie sont situées au Nord et regroupent une population de 19 millions de personnes sur 4,3 % du territoire national, alors que seulement 10 % de la population vit sur près de 83 % de l'espace national constitué de régions désertiques. La région des Hauts-Plateaux connaît, pour sa part, une population estimée en 1998 à 7,7 millions d'habitants, soit le quart de la population globale. Par ailleurs, les responsables du plan bleu du programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), prévoient que la température va augmenter de 2,2 % à 5,1 % en moyenne, tandis que la pluviométrie baissera de 4 % à 27 % et que le niveau de la mer s'élèvera de 35 centimètres .Ces changements ne seront pas sans impact sur l'agriculture et la pêche, qui pourraient connaître des baisses de rendement de 10 % à 50 %, selon les pays, dans la Méditerranée et sur le tourisme. Ils affecteront également les infrastructures sur les côtes et la production d'hydroélectricité. En conséquence, l'étude de la BEI a souligné que "au moment précis où les besoins énergétiques des rives Sud et Est de la Méditerranée explosent, il leur faut réagir tout de suite par un investissement massif dans les secteurs du capital humain, les infrastructures et la production d'énergie qui devra au moins être doublée". Il est important de noter qu'une dizaine de villes autour de la Méditerranée auront besoin d'une centaine de milliards d'euros d'investissements dans les prochaines années. Il va falloir les trouver auprès d'investisseurs privés qui ne s'engageront que s'ils ont une garantie politique de suivi, reconnaît la BEI qui a déjà débloqué 1,1 milliard d'euros destinés à une centaine de projets de protection et de réhabilitation de l'environnement dans les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée. Si personne ne réagit dès aujourd'hui, estime la BEI, "le coût de l'inaction sera de 30 à 35 milliards de dollars, l'équivalent du produit intérieur brut de la Tunisie, avec un pétrole à 120 dollars le baril, et de 43 milliards avec un prix à 175 dollars le baril". C'est un simple "constat réaliste", affirme Philippe de Fontaine Vive