Les participants au 4e symposium sur l'hémophilie ont plaidé, pour la mise en place d'un traitement prophylactique aux malades dès leur jeune âge afin de préserver le potentiel orthopédique des hémophiles. Cette méthode est à même de prévenir la maladie et d'assurer une insertion socioprofessionnelle mieux adaptée des personnes atteintes. Selon les médecins et les représentants de l'Association algérienne des hémophiles (AAH) et parents de malades, cette action devrait être appuyée, également, par "l'auto traitement qui permettra à l'hémophile de se prendre en charge à l'instar du diabétique". Organisée, par l'association des hémophiles de la wilaya de Tlemcen, dont le siège est à Ghazaouet, cette rencontre a recommandé également "la nécessité de mettre à la disposition des malades les produits anti-hémophiliques en quantité suffisante et permanente", outre "la sensibilisation du corps médical autour de cette pathologie". Les participants, ont demandé également l'application de l'instruction ministérielle "rendant obligatoire la prise en charge des hémophiles au niveau de leur lieu de résidence". Actuellement, a précisé un médecin du CHU d'Oran, "hormis les malades de Tlemcen et de Sidi Bel Abbes, tous les patients de l'ouest convergent vers Oran pour leur prise en charge", ajoutant qu'outre, "la complication de la maladie, cette situation engendre une pénurie de médicaments anti hémophiliques, surtout le facteur 8". L'hémophilie, a rappelé le Dr. Ahmed Seddik, est une maladie caractérisée par "l'absence d'une protéine de la coagulation entraînant des saignements répétés et prolongés le plus souvent articulaires et musculaires expliquant les problèmes orthopédiques". Il existe deux types d'hémophilie, selon lui, respectivement, "A" (85 % des cas) et "B" (15 %). Selon la présidente de l'AAH, Melle Lamhène Latifa, il existe 1500 hémophiles en Algérie, dont 55 % sont âgés entre 18 et 35 ans. "Ce chiffre est appelé à la hausse devant la prévalence de la pathologie qui est d'un malade pour 10.000 habitants", a-t-elle signalé. Tout en mettant l'accent sur les efforts consentis par les pouvoirs publics pour la prise en charge de l'hémophilie, la responsable de l'AAH a rappelé que le ministère de la Santé "planche, actuellement, sur le dossier hémophilie", "ce qui augure de l'intégration de cette maladie dans son programme de prévention". L'AAH a lancé, au début de cette année, a-t-elle rappelé, quatre ateliers (Tizi-Ouzou, Alger, Tlemcen et Sétif) pour l'éducation des hémophiles et de leurs parents, à travers des séances d'apprentissage collectif, autour du traitement prophylactique de la maladie. A Tlemcen, il est recensé, selon Mme Mesli, Pr. et chef du service hématologie du CHU local, 74 hémophiles de 1998 à ce jour, où le traitement prophylactique a débuté, pour trois malades âgés de trois ans et moins. Plusieurs communications traitant de cette maladie, des moyens de la prévenir, ainsi que de sa prise en charge multidisciplinaire, ont été présentées à cette occasion.