De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Perpétuer le programme d'amélioration de la prise en charge des hémophiles après la mise en place la semaine dernière du réseau régional, le démarrage du traitement prophylactique pour les jeunes hémophiles et la préparation d'un consensus de prise en charge régional avec les CHU de Batna, Annaba et Sétif sont les raisons ayant un lien avec cette pathologie qui justifient la tenue hier et demain des troisièmes Journées d'enseignement post-universitaire Constantine-Strasbourg sur l'hémophilie et les maladies hémorragiques héréditaires (JEPUCS 2010) à l'amphithéâtre de l'université islamique Emir Abdelkader. Cette manifestation sera organisée dans le cadre du jumelage qui associe le CHU de Constantine à la faculté de médecine de Strasbourg. Il est question, selon les organisateurs, dont le professeur Sidi Mansour, chef de service d'hématologie au CHU Benbadis, de former des spécialistes pour prendre en charge ce type de maladies méconnues en Algérie mais fréquentes, de cerner leur épidémiologie et de réfléchir avec les invités venus de l'Hexagone à la formation d'une élite dans ce domaine en perspective du futur CHU de Constantine. Et par là même offrir l'occasion aux jeunes médecins locaux et nationaux de s'imprégner des avancées médicales. Les thèmes retenus pour ces journées scientifiques porteront sur les maladies plaquettaires héréditaires, exposé de J.-P. Cazenave, directeur de l'Etablissement français du sang Alsace, CHU Hautepierre, Strasbourg ; le diagnostic clinique et biologique de Willebrand (phénotypage et génotypage) C. Boyer-Neumann centre de référence de la maladie de Willebrand, service d'hématologie biologique, hôpital Antoine Béclère, Clamart, France. Hémophilie : bases physiopathologiques et moléculaires. Les médecins nationaux débattront de leur côté des maladies hémorragiques héréditaires en dehors de l'hémophilie. A cet effet, un état des lieux sera proposé et détaillé par M. Sidi Mansour. Une communication sur les «aspects cliniques, biologiques et évolutifs d'une série de 104 hémophiles» sera présentée par une équipe pluridisciplinaire composée d'un hématologue, d'un orthopédiste et d'un pédiatre activant au CHU de Batna. Le service d'hématologie du CHU Annaba proposera un thème assez important qui traite de «la prise en charge de l'hémophilie». À vrai dire, l'expérience sur la prise en charge des hémophiles sera le constat le plus évoqué lors de ces deux journées d'appréciation et de formation : «Education thérapeutique des hémophiles et de leurs parents.» Cette troisième édition permettra à coup sûr de tisser des liens solides avec la faculté de médecine de France. Les hémophiles n'en demanderaient pas autant pour voir leur vécu allégé, adouci, tandis que la prise en charge des malades chroniques bute contre d'énormes difficultés. «Tous les efforts consentis visent à une meilleure prise en charge de cette frange», dira le chef de service du CHU Benbadis, «écornant» au passage des forces sans les citer… qui essaient de le démobiliser.