En février dernier le flambeau de “ Alger capitale de la culture arabe ” a été remis symboliquement à Damas, la vieille Babylone qui abrite depuis, ce gigantesque rendez-vous artistique qui a vu des hôtes absolument universels dont la madone Fairouz.Les troupes algériennes sont à Damas depuis le lundi dernier et devront quitter la capitale syrienne aujourd'hui après une semaine de show et d'activités dans plusieurs domaines artistiques. La délégation algérienne conduite par Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui en a présidé la cérémonie d'ouverture officielle à l'opéra de Damas, en présence de son homologue et de la communauté syrienne à l'étranger. Les deux protagonistes ont procédé à l'ouverture d'une exposition plastique composée d'une cinquantaine d'œuvres reflétant aussi bien différentes générations d'artistes que de styles artistiques. C'est ainsi que les œuvres de céramistes tels que Heddaoui Karim, Abdelaziz Bacha et Bouchanafa Sabrina, ont été proposées au public syrien à l'occasion de cette rencontre. Côté musique, nos artistes sont allés avec une troupe représentant un lyrisme mixte donné par l'ensemble national andalou, avec les trois écoles algéroise, tlémcenienne et constantinoise et la troupe El Ferda de Béchar, suivies par une série de tableaux chorégraphiques du ballet national représentant les traditions, danses et costumes des différentes régions du pays. Le spectacle a été enrichi avec des déclamations poétiques du poète Slimane Djouadi qui a adapté son inspiration pour accompagner les tableaux représentés. Les autres jours, notre contrée a présenté une exposition de livres rehaussée par une déclamation poétique animée par les mêmes noms qu'on a sacralisé poètes à l'image de Omar Azeradj, Azzedine Mihoubi, Slimane Djouadi et la jeune Nassima Boussoualah. Khalida Toumi ne s'était pas contentée d'ouvrir les bals des expo mais s'est aussi consacrée à un programme de rencontres officielles; c'est ainsi qu'elle s'est entretenue avec la vice-présidente de la République syrienne, Madame Nadjah El Attar, de l'état de la culture dans les deux pays et dans le monde arabe en général et des conditions d'une relance culturelle avec notamment une participation de la femme arabe. Notre ministre de la Culture a été en outre reçue par le premier ministre syrien, le docteur Mohamed Nadji Atri; leurs discussions ont porté sur les possibilités de développement de la coopération particulièrement dans le domaine de la culture. Une visite lui a été organisée à la maison de l'Emir Abdelkader, sur les hauteurs de Damas, restaurée par le gouvernement syrien avec une participation de l'Union européenne. Après son inauguration officielle début de ce mois, elle servira de siège pour une association spécialisée dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel. Le programme de la semaine culturelle s'est poursuivi à Damas, Alep, Latakié, Hamat et Homs avec différentes activités artistiques et littéraires. Le volet musical comprend, outre l'ensemble national andalou et la troupe El Ferda, la troupe du célèbre chanteur chaoui Abdelhamid et artistes Nacereddine Chaouli, Abdelaziz Benzina, Nacereddine Horra et la jeune voix de la chanson kabyle, Taos Arhab, accompagnés par l'orchestre de Kamel Maâti. Production récente du Théatre National Algérien, la pièce La maison de Bernarda Alba de Ahmed Khoudi, s'est produite à Damas, Alep puis Latakié. Au chapitre littérature, les récitals poétiques ont été organisés à Damas et à Alep, tandis que des conférences sur l'évolution de la littérature et du roman algériens ont été animées par les deux écrivains et universitaires Driss Boudhiba et Abdelaziz Boubakir. Un cycle du cinéma algérien a accompagné cette semaine culturelle au cinéma EL Kindi de Damas qui a vu la projection de productions datées à l'image de “L'Opium et le bâton ” de Ahmed Rachedi programmé la veille de la fête de l'Indépendance et de la jeunesse. Il faut savoir qu'Alger qui a été capitale de la culture arabe en 2007 avait reçu des artistes syriens dans le cadre d'une semaine culturelle syrienne.