Le président américain George W. Bush s'adressera à la nation mercredi à 21h (3h du matin jeudi heure française) pour présenter sa nouvelle stratégie en Irak, selon la Maison Blanche. Il devrait à cette occasion annoncer l'envoi de renforts, qui pourraient aller jusqu'à 20.000 hommes. L'annonce de cette nouvelle stratégie était initialement prévue pour la fin 2006, mais elle a été différée jusqu'à cette semaine. Elle est très attendue, notamment aux Etats-Unis où l'opinion publique est devenue majoritairement hostile à une intervention lancée en 2003 et qui a maintenant coûté la vie à plus de 3.000 soldats américains. Le parlementaire républicain Gordon Smith, qui déclarait un mois plus tôt ne plus pouvoir soutenir la guerre en Irak, figurait parmi les sénateurs présents à une réunion organisée à la Maison blanche pour discuter de la nouvelle stratégie américaine. "Il est clair à mes yeux qu'une décision a été prise pour l'envoi, je suppose, de 20.000 soldats supplémentaires", a déclaré l'élu de l'Oregon, s'adressant à la presse lors d'une téléconférence. Le président, a-t-il poursuivi, lui a déclaré ainsi qu'à d'autres sénateurs que l'idée venait du Premier ministre irakien Nouri al Maliki, lequel s'est engagé à ce que l'armée et le gouvernement renforcent les mesures de sécurité en échange de ces effectifs supplémentaires. La nouvelle stratégie américaine devrait aussi inclure un programme pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars afin de relancer l'emploi en Irak. Le plan, qui a donné lieu à toute une série de consultations, suscite déjà les critiques des nouveaux chefs démocrates au Congrès, pour qui il est temps de mettre fin à la guerre et non d'envoyer des forces supplémentaires dans un pays où 140.000 soldats américains sont présents. Le conflit, qui dure depuis près de quatre ans, a coûté la vie à plus de 3.000 militaires américains, et a été un élément majeur dans la défaite des républicains aux élections de novembre. Le chef de la majorité au Sénat, le démocrate Harry Reid, et la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, ont écrit à George W. Bush la semaine dernière pour lui faire savoir qu'ils ne jugeaient pas qu'une augmentation des "troupes de combat contribuerait à un succès". Dimanche, Mme Pelosi a enfoncé le clou en prévenant le président Bush que tout déploiement de renforts en Irak ferait l'objet d'un examen à la loupe, laissant entendre que le Congrès, désormais contrôlé par les démocrates, pourrait refuser les fonds nécessaires.