La nouvelle stratégie américaine en Irak, qui doit être annoncée jeudi par le président George W. Bush, comprendra l'envoi de 20 000 soldats supplémentaires et fixera à novembre 2007 la date-butoir pour le contrôle du pays par les Irakiens, selon deux responsables américains. L'idée serait d'utiliser ces renforts pour améliorer la sécurité à Bagdad, théâtre de violences quotidiennes, en augmentant le nombre de raids menés conjointement avec les forces irakiennes dans certains quartiers de la capitale. Une option proposée par le Pentagone porte, outre sur des renforts en militaires, sur la relance de programmes économiques et sociaux pour lutter contre le chômage. Cette approche globale de la guerre en Irak impliquant des décisions politiques des Irakiens, le développement économique et la sécurité, «devrait marcher», note un sénateur républicain, membre du groupe parlementaire qui a rencontré, lundi, le président Bush à la Maison-Blanche. Des soldats supplémentaires ne serviront pas à grand-chose, «si les Etats-Unis et le gouvernement irakien ne trouvent pas le moyen d'arrêter cette «dérive» vers l'opposition armée entre les communautés», estime un expert. Envoyer davantage de soldats en Irak irait également à l'encontre des vœux de l'opinion publique américaine, qui souhaite une fin du conflit plutôt qu'un engagement accru du pays sur place. Autant les sondages donnent la cote du président Bush au plus bas, autant la Maison-Blanche mobilise ses hauts responsables pour défendre le nouveau plan Bush pour l'Irak, avec les premières auditions des Secrétaires d'Etat, Condoleezza Rice, et à la Défense, Robert Gates, devant le Congrès, prévues dans les prochains jours.