Pour le cabinet de consulting britannique Oxford Business Group, 2006 aura été une année marquante pour l'Algérie avec une visite du chef de l'Etat au Royaume-Uni, le début de la construction de l'autoroute Est-Ouest, l'ouverture du capital d'une banque publique, les amendements à la loi sur les hydrocarbures et le paiement d'une grande partie de la dette extérieure. En juillet 2006, la visite de deux jours du président Bouteflika à Londres, la première d'un chef d'Etat algérien au Royaume-Uni depuis l'indépendance du pays en 1962, a été l'occasion de renforcer les relations économiques, commerciales et diplomatiques. La visite de M. Bouteflika à Londres visait essentiellement à promouvoir l'Algérie auprès des investisseurs britanniques et à l'ensemble de la communauté internationale. L'ambassade de Grande-Bretagne a annoncé la construction d'une plus grande ambassade à Alger et la décision de réouverture du service visas. De plus, il est à rappeler que le British Council revient en Algérie après une absence de 13 ans. Six mois après l'attribution des contrats, et conformément au Programme complémentaire de soutien à la croissance économique (PCSCE) pour la période 2005-2009 qui table sur un budget ambitieux de 80 milliards de dollars, le projet de nouvelle autoroute qui traversera le pays d'est en ouest a été entamé en 2006. Le consortium japonais COJAAL sera chargé de la construction de la portion est de l'autoroute, soit une distance de 399 km depuis la frontière tunisienne jusqu'à Bordj Bou Arréridj. Deux groupes chinois CITIC et CRCC ont annoncé leur collaboration pour développer la portion centrale longue de 169 km, qui reliera Bordj Bou Arréridj à Chlef, ainsi que la portion ouest longue de 359 km, qui reliera Chlef à la frontière marocaine. Cette autoroute Est-Ouest longue de 1 216 km représente le plus gros chantier public en cours de réalisation en Algérie. D'autres projets majeurs sont programmés : la construction d'une autoroute transsaharienne de 3 000 km reliant 6 pays africains, le nouvel aéroport d'Alger réalisé en juillet 2006, une nouvelle ligne de métro dans la capitale prévue pour fin 2008, sans oublier la mise en route de tramways dans les grandes villes (Alger, Oran et Constantine) et un grand programme de modernisation du réseau ferroviaire. Autant dire que l'infrastructure algérienne a de beaux jours devant elle. Sans oublier ce qu'a réalisé le ministère de l'Habitat durant l'année 2006 où près de 20 mille bidonvilles ont été détruits et un nombre considérable de logements distribués, autant dire que l'infrastructure algérienne a de beaux jours devant elle. Par ailleurs, lors de la décision prise par le gouvernement en ce qui concerne l'ouverture de 51 % du Crédit populaire algérien (CPA) faite en septembre 2006, l'appel d'offres international a été lancé début novembre 2006. Cela aidera au bon déroulement du processus de la privatisation, d'ici mars 2007 qui, et par la suite, ouvrira la voie à d'autres banques et donnera l'élan attendu au secteur bancaire algérien. Dans un autre volet, un nouveau décret a été approuvé en novembre 2006, en amendement de la loi 05-07 sur les hydrocarbures, qui maintiendra le monopole de Sonatrach. 19 nouveaux amendements auront force de loi en 2007. Le gouvernement espère que ces changements législatifs prolongeront la durée de vie des réserves gazières et pétrolières, alors qu'une très grande partie du pays n'a pas encore été explorée. La loi permet également de ralentir le rythme des explorations même si la vitesse de production ne sera pas affectée. Le gouvernement veut accroître le rendement de la production de 1,5 million de barils par jour à 2 millions et faire passer les exportations de gaz de 62 milliards de mètres cubes à 85 milliards de mètres cubes d'ici 2010. Depuis la décision de l'Organisation des pays producteurs de Pétrole (OPEP) de réduire la production de pétrole en réaction de la baisse des prix, les pays tels que l'Algérie prennent à leur tour des mesures appropriées dans le but de sauvegarder leur principale source de revenus. Les fournisseurs d'énergie à travers le monde entier maintiennent une mainmise étroite sur leurs ressources alors que le marché des hydrocarbures devient de plus en plus volatile. L'Algérie a utilisé ses revenus pétroliers pour activer le remboursement de sa dette auprès de ses créanciers étrangers, notamment le Club de Paris ou le Club de Londres, tout au long de l'année 2006. Le ministre des Finances a aussi révélé que la dette extérieure de l'Algérie envers les institutions financières internationales telles que la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement était presque remboursée, grâce à des paiements anticipés de près de 3 milliards de dollars. L'Algérie est en train de démontrer sa bonne santé financière, mais aussi d'éviter de payer des intérêts considérables à moyen et long termes. Fin 2006, le montant de la dette extérieure s'élevait à 4,5 milliards de dollars, soit à peine 6% des réserves en devises étrangères. Ces paiements par anticipation devraient renforcer la position financière de l'Algérie au plan international, ainsi que sa crédibilité et son attractivité en tant que destination d'investissement.