“La réalisation de l'autoroute Est-Ouest, une fois achevée, devrait stimuler la création d'entreprises à l'extérieur d'Alger et répartir ainsi l'activité économique de façon plus équilibrée, en dehors de la capitale congestionnée et de sa périphérie, au profit de la région côtière jusqu'aux frontières du pays”. C'est ce que relève le bureau de consulting anglais Oxford Business Group, dans son dernier briefing sur l'Algérie consacré à l'autoroute Est-Ouest. Lorsque les travaux seront terminés, fin 2009, l'autoroute Est-Ouest reliera Annaba à Tlemcen sur une distance de 1 216 km, un trajet estimé à 10 heures de route, relève le bureau spécialisé en Consulting dans les économies émergentes en Afrique du Nord, au Moyen Orient et dans les Balkans. “Beaucoup d'analystes présagent que cette autoroute engendrera pour le pays des retombées économiques considérables”, souligne le document. “La nouvelle autoroute permettra d'augmenter le taux de productivité et de réaliser des gains de temps et d'efforts considérables. Il s'agit d'un enjeu économique majeur pour l'économie algérienne”, assure Olivier Durand, directeur de la Compagnie d'emballage et de transport (CET), filiale du groupe allemand Ipsen, cité dans le rapport hebdomadaire d'Oxford Business Group. Compte tenu du fait que 85% des échanges commerciaux du pays sont réalisés par voie routière, la nouvelle autoroute suscite des attentes certaines. Au total, 19 des 24 régions algériennes (y compris la région des Hauts-Plateaux, identifiée par le gouvernement comme zone industrielle prioritaire), seront reliées entre elles et bénéficieront indéniablement d'une amélioration de la circulation des biens, des services et des personnes, estime Oxford Business Group. “Les bénéfices générés par ce projet ne se limitent pas là”, note le bureau de consulting. Le projet va également permettre de relancer le plan de construction d'une autoroute intermaghreb encore plus longue, qui s'étendra sur 7 000 km et qui reliera l'extrémité ouest du Maroc à l'extrémité est de la Tunisie. Elle devrait encourager les relations commerciales transmaghreb et connecter les différents pays nord-africains. Oxford Business Group espère que “ce chantier permettra au Maroc et à l'Algérie de se réconcilier après des années d'hostilité frontalière”. Le document rappelle que le consortium japonais Cojaal a été chargé de la construction de la portion est de l'autoroute, soit une distance de 399 km depuis la frontière tunisienne jusqu'à Bordj Bou-Arréridj. Deux groupes chinois Citic et CRCC collaborent pour développer la portion centrale longue de 169 km, qui reliera Bordj Bou-Arréridj à Chlef, ainsi que la portion ouest longue de 359 km, qui reliera Chlef à la frontière marocaine. Oxford Business Group note que l'autoroute sera entièrement construite en conformité avec les normes de qualité européennes, comme par exemple les normes antisismiques ou autres normes de sécurité optimale pour une fiabilité plus grande, ce qui a renchéri le coût de 10 à 15%. “De longs pourparlers entre le ministère des Finances, le ministère des Travaux publics, l'Agence nationale des autoroutes (ANA) et les constructeurs, qui expliquent en partie le retard pris au commencement des travaux, ont abouti à une baisse du coût final s'élevant à 805 milliards de dinars (10,9 milliards de dollars)”, relève le rapport. Citant le ministre des Travaux publics, le document souligne que le coût par km construit est estimé à environ 955 millions de dinars (12,9 millions de dollars), soit un prix inférieur au prix moyen appliqué en Europe qui varie entre 15 et 21 millions de dollars par km construit. Synthèse M. R.