Les réserves de change ont connu une nette augmentation de plus de 15%, durant 3 mois, en passant de 110 milliards de dollars en janvier à 123.46 milliards de dollars, soit une augmentation de 13.46 milliards de dollars lors du premier trimestre de l'année en cours. Cette tendance haussière s'est poursuivie durant le mois d'avril au cours duquel les réserves de change ont atteint 125.95 milliards de dollars. C'est ce qu'a avancé le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, qui a présenté, hier, devant les sénateurs, un rapport sur les évolutions de la situation financière et monétaire en Algérie. Ce rapport a porté sur l'évolution de la situation dans le contexte mondial marqué par la crise des subprimes et ses répercussions, la situation financière externe, les nouvelles évolutions du système bancaire et enfin l'évolution des agrégats monétaires et financiers enregistrés au premier trimestre de l'année en cours . Sur ce dernier chapitre, M. Laksaci a souligné que les indicateurs montrent des évolutions appréciables, lesquelles pourraient renforcer les indicateurs financiers globaux et la situation financière externe de l'Algérie. Cependant, avec le retour de l'inflation mondiale, l'inflation importée occupe une part importante dans l'évaluation des prix à la consommation au niveau interne. Le gouverneur de la Banque d'Algérie fera observer que malgré les efforts de la Banque d'Algérie pour récupérer l'excédent de la liquidité bancaire, l'inflation par les coûts est en augmentation. Inflation importée A ce titre, le gouverneur a ajouté que la cause des pressions inflationnistes est due à la flambée des prix des produits alimentaires importés, d'autant que l'indice des prix à la consommation est passé de 3.5 % en 2007 à 4.7% à la fin avril 2008. Et sur la base du glissement annuel, le taux de l'inflation est passé de 5.63 % en mars à 6.44 % en avril dernier. Dans ce cadre, M.Laksaci a souligné que la Banque d'Algérie continue de maintenir le seuil de change réel avec une gestion solide des intrants de la politique monétaire. Il ajoutera que, dans ce contexte marqué par les chocs externes, les mesures budgétaires peuvent être un élément de renforcement de la stabilité financière globale, considérées comme étant nécessaires pour la mise en œuvre organisée des développements économique et social. A partir des évolutions du prix des hydrocarbures au niveau des marchés mondiaux , les exportations de biens et services ont connu une forte augmentation lors du premier trimestre de 2008, évaluées à 20.83 milliards de dollars contre 13.77 milliards de dollars, lors de premier trimestre de 2007. De leur côté, les importations en matière de biens et services ont connu une augmentation importante avec 34.1%, en passant de 7.71 milliards de dollars lors du premier trimestre de 2007 à 10.34 milliards de dollars, à la même période de 2008. Cette augmentation concerne, en particulier, tous les produits alimentaires avec 68% et les biens d'équipements avec 47%. Le placement des réserves de change révisé Pour ce qui est du compte global de la balance des payements, il a atteint, lors de la même période, 9.96 milliards de dollars. Les réserves de change ont également été marquées par une nette augmentation à la fin de mars dernier, en prenant en compte l'effet de l'évaluation de l'euro et la livre sterling, elles ont atteint les 123.46 milliards de dollars, soit une augmentation de 13.38 milliards de dollars lors du premier trimestre. Il faut noter que les réserves de change ont augmenté de plus de 15% en l'espace de 3 mois uniquement. Dans ce contexte, le gouverneur de la Banque d'Algérie a réaffirmé la décision de réviser les placements des réserves de change au niveau des banques étrangères, à cause de la crise des subprimes. A ce titre, il a expliqué que l'Algérie a opté pour l'augmentation des réserves à titre souverain au niveau des banques d'Etat ou bien le Trésor, connus pour leurs rendements faibles mais moins risqués. Tandis que dans les banques privées, il y a certes de grands rendements mais cela induit plus de risques. Par ailleurs, l'effet positif sur la balance des payements causé par la flambée des prix des hydrocarbures, il y a eu une augmentation de 32.5% des prix, lors du premier trimestre de 2008. Toutefois, cet effet a été absorbé graduellement par l'effet important des prix des importations de biens et services dans un contexte marqué par le retour de l'inflation mondiale. Les investissements hydrocarbures boostent les crédits au public D'autre part, M. Laksaci a souligné dans son rapport que la continuité du soutien à la balance de payement, lors du 1er trimestre de 2008, montre le niveau des disponibilités externes nettes de la Banque d'Algérie à la fin du mois de mars dernier. D'autant que celles-ci sont passées de 7382.9 milliards de dinars à la fin de décembre de 2007 à 8086.8 milliards de dinars à la fin mars 2008. En outre, les crédits à l'économie ont connu une augmentation de 4.1%, lors du 1er trimestre de 2008, contre 1% au 1er trimestre de 2007. Dans ce cadre , il a expliqué que vu l'importance des crédits à moyen et long termes pour le secteur de l'énergie , l'écoulement des crédits destinés au secteur public est plus important que ceux destinés au secteur privé et aux ménages. Ainsi, la masse monétaire a augmenté de 4,7%, au cours du 1er trimestre de 2008, notant que les dépôts de Sonatrach sont relativement stables, ce qui est un indice pour une probable accélération dans ses investissements. Notant que la dette externe a été ramenée à 4.8 milliards de dollars grâce au payement par anticipation. Tout en reconnaissant la nécessité de plus d'efforts dans l'amélioration de la qualité des services aux clients, le gouverneur de la Banque d'Algérie a rassuré les sénateurs sur la question de la gestion et le contrôle des banques en affirmant que toutes les banques sont soumises au contrôle. Sur ce point, il a indiqué qu'il a été enregistré 238 contraventions en 2007, déposées au niveau de la justice et 2580 correspondances pour demander des explications sur le retard dans l'envoi des rapports financiers et le non-respect des normes.