Le Coup d'envoi d'“Alger capitale de la culture arabe 2007 ” qui a tant fait parler de lui, est prévu, en grande pompe, à la Coupole Mohamed-Boudiaf du 05 Juillet. Un méga concert est prévu dans ce même espace où le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est attendu, pour le lancement des festivités de cette manifestation qui s'étalera sur toute l'année et au niveau de la quasi-totalité des villes du pays. Avant cette grande fête symbolique qui sera rythmée de chants, de danses et d'animation, il y aura un défilé de plusieurs troupes folkloriques qui sillonneront durant l'après-midi d'aujourd'hui les artères d'Alger centre. Près d'une vingtaine de camions symbolisant chacun, par un logo spécifique le pays participant, accompagneront cette “ zorna”, prélude de cette manifestation présentée comme événement tout aussi inédit que capital pour les relations extérieures. Kamel Bouchama, coordonnateur général du comité exécutif, d'“Alger, capitale de la culture arabe ”, avait, d'avance, assuré lors de son intervention au forum de la Chaîne I que cette rencontre, “était avant même, son lancement une véritable réussite”. Autosuffisance certes, mais quand ce responsable gère un budget de 5,5 milliards de dinars prévu pour ce rendez-vous, et que ce même budget n'est pas définitif, “ il pourrait être doublé” , il y a de quoi construire le plus beau monument du monde, et de faire la fête jusqu'à 2010 ! Ce qui demeure intéressant dans le programme de cette “ aventure artistique arabe ”, c'est surtout les formidables chantiers filmiques qui sont en train de se faire, l'extraordinaire panoplie de livres qui s'éditent, les vieilles chansons algériennes qui se rééditent, les nombreuses pièces de théâtre qui se montent…..C'est du jamais vu ! L'Algérie donne l'air d'être un immense chantier artistique, où toute la famille culturelle est conviée, pour la première fois, à s'exprimer, à dire son mot, dans un domaine précis. Tenez, le volet cinéma qui a connu ces dernières années une véritable mise en quarantaine, se retrouve, subitement, dans un bouillonnement frénétique. Pas moins de 80 productions, entre longs métrages, courts métrages et documentaires seront lancés tout au long de 2007, un chiffre qui n'a pas été réalisé depuis l'indépendance ! Et puis ce qui rend le sourire, c'est surtout le fait de (re) voir des noms de réalisateurs qui ont longtemps tourné en rond par manque de budget, réexploiter la scène cinématographique. D'autres plus jeunes, sortis fraîchement des écoles de formation ont eu, également, la chance d'explorer concrètement, l'arène du 7e art. Même topo pour le théâtre où une quarantaine de pièces a été retenue dans ce cadre là. Sur le plan musical, les responsables d' “Alger, capitale de la culture arabe ” ont, plutôt, visé le patrimoine algérien, avec la réédition de la totalité de nos vieilles chansons. Mais, il faut dire que c'est surtout le livre qui est consacré lors de cette rencontre, avec un millier de nouvelles éditions, sans compter les traductions du français vers les autres langues d'ouvrages de littérature et autres. D'autres formes d'expression comme les arts populaires, culinaires, plastiques, architecturales,…auront leur place dans cette immense fête de la culture qui s'étalera et dans le temps et dans les espaces. Alger, se réveillera donc, ce samedi, après le lancement officiel de cette manif, qui intervient le Jour de l'an amazigh, avec, certainement, plus de frénésie, de couleurs et d'animation. Les cinés, les salles de spectacle, les places publiques, les bibliothèques …tourneront à une cadence plus soutenue, célébrant ainsi la culture arabe sous toute ses coutures. Réussir, “Alger, capitale de la culture arabe” serait, sans doute, réussir le pari de convaincre un public à aller vers la fête, vers les créations tout en lui inculquant ces bonnes habitudes d'apprentissages. Le challenge, tout le challenge serait là !