Dans le sillage de la tendance à la croissance qu'observent ces dernières années plusieurs indicateurs macroéconomiques en Algérie, les crédits à l'économie connaissent une évolution appréciable. En se référant au rapport annuel sur la situation monétaire et financière du pays présenté récemment par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, pour le seul premier trimestre de l'année en cours, les crédits à l'économie ont connu une augmentation de 4,1% par rapport à la même période de l'année précédente. Ce qui renseigne sur la relance effective qui touche à présent plusieurs secteurs d'activité. La croissance du volume de ce type de crédits n'a été que de 1% durant le premier trimestre 2007 par rapport à la même période de l'année d'avant. De la lecture de l'état détaillé, il ressort que la croissance touche beaucoup plus les crédits alloués au secteur public. Ceci s'explique par le démarrage en force des différents projets d'investissement et d'équipement publics. Le secteur de l'énergie et des hydrocarbures demeure, toutefois, celui qui mobilise la plus grande part des crédits mobilisés par le gouvernement dans le cadre de cette politique qui vise à booster l'investissement public. D'autre part, il est utile de souligner que le boom que connaissent les crédits à l'économie, notamment depuis le début de l'année en cours, est favorisé par deux facteurs majeurs. Le premier consiste en la disponibilité des sources de financement, à savoir les capitaux mobilisables engrangés par les recettes provenant de la fiscalité pétrolière et qui a atteint un niveau appréciables le second facteur qui encourage cette tendance à la hausse des crédits à l'économie s'explique par la volonté des banques publiques à s'engager dans des projets d'investissement de grande taille. A cet égard, il suffit de rappeler les manifestations d'intérêt dont ont fait part plusieurs banques publiques pour prendre en charge la couverture financière d'une partie des financements que nécessitent les différents projets que la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, compte réaliser dans le domaine de la pétrochimie, les énergies renouvelables ainsi que les projets de dessalement de l'eau de mer. C'est le cas, par exemple de la Cnep, la BNA et la BEA, entre autres, qui ont donné leur accord de principe pour entrer dans ce type d'investissement, alors que précédemment il y avait une réticence au point où Sonatrach allait solliciter ces financements auprès de banques étrangères. Evoquant ce chapitre, le gouverneur de la Banque d'Algérie a déclaré, précisément il y a quelques jours, que "vu l'importance des crédits à moyen et long termes pour le secteur de l'énergie, l'écoulement des crédits destinés au secteur public est plus important que ceux destinés au secteur privé et aux ménages". Sans que des détails ne soient fournis sur le volume exact des crédits à l'économie alloués actuellement par le système bancaire, il y a lieu de mentionner qu'il se situe au dessus de la barre de 2 000 milliards de dinars. Il y a deux ans déjà, les crédits à l'économie, tous types confondus, dépassaient les 1 800 milliards de dinars.