Le nouveau projet de loi de finances complémentaire pour l'année 2008 a fait l'objet d'examen lors du conseil des ministres tenu, hier, sous la direction du président de la République Abdelaziz Bouteflika. En effet, le projet de loi de finances prévoit des recettes budgétaires en hausse de 43,6% par rapport à la loi de finances initiale 2007, par ailleurs cette augmentation intervient sous l'effet de la révision du prix du baril de référence fiscale de 19 dollars à 37 dollars. Les recettes budgétaires, prévues dans ce projet de loi, passent de 1.924 milliards de dinars dans la loi de finances initiale à 2.763 milliards de dinars dans l'avant-projet de la LFC 2008. Cette révision fait ainsi passer le produit de la fiscalité pétrolière budgétisée de l'Algérie de 970 milliards de dinars à 1.715 milliards de dinars, selon les chiffres avancés par le ministère des Finances. Par ailleurs, au titre du soutien à l'investissement et à la création d'emplois, des mesures fiscales et financières ont été prises, et parmi ses mesures, la suppression du versement forfaitaire, exonération de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS), création du Fonds de mise à niveau des PME, réduction du taux de l'IBS à 19%, au profit des opérations d'exportation. En effet, cette stabilité de l'économie algérienne, aide à son développement et à l'application des réformes, pour la poursuite des investissements publics prévus dans le cadre du Plan de consolidation de la croissance économique et par la consommation des ménages. A noter également que la hausse du budget 2008 s'explique par les dépenses budgétaires qui passent de 4.323 milliards de dinars à 4.882 milliards de dinars, en progression de 12,9% sous l'effet d'allocations de crédits de paiement additionnels pour répondre, notamment, au soutien des prix de la poudre de lait, du blé, de l'orge et de l'eau de mer dessalée. L'augmentation des dépenses en Algérie s'explique également par la prise en charge par le budget de l'Etat du règlement des dettes des communes, des dispositifs d'emplois et le relèvement des pensions des moudjahidine et ayants-droit. Ce mouvement différencié des recettes (+43,6%) et des dépenses budgétaires (+12,9%) se traduit par un allègement du déficit du Trésor (hors Fonds de régulation de recettes - FRR) par rapport au PIB qui passe de -25,7% dans la loi de finances initiale à -17,6% dans l'avant-projet de la loi de finances complémentaire. Les disponibilités du FRR s'établissent à 3.747 milliards de dinars (mai dernier). Ce dernier interviendra pour la couverture partielle du déficit du Trésor en 2008. Ces dispositifs ont pour but de consolider le développement social et économique de l'Algérie et de préserver le pouvoir d'achat de la population face à l'inflation galopante des produits de première nécessité. Concernant la dette interne, elle est passée de 1 780 milliards de dinars en juin 2007, à 1 050 milliards en décembre 2007. Elle s'établirait actuellement à 850 milliards. En raison des rentrées supplémentaires dues à la hausse des prix du brut, elle sera inférieure à 500 milliards de dinars, à la fin de l'exercice 2008. L'Algérie est à l'abri d'une crise de liquidités. Enfin, des experts estiment que l'Etat a mené à bien sa politique de désendettement mais insistent sur la nécessité d'une accélération des réformes structurelles, notamment celles du secteur bancaire et du marché financier.A noter enfin que l'augmentation considérable des prix du brut et du gaz, principales sources de revenus du pays, devrait contribuer au développement de l'économie algérienne pour au moins six ans. Il serait utile de noter enfin qu'il est probable que la loi de finances complémentaire soit promulguée par ordonnance présidentielle vu que le Parlement a clos sa session de printemps.