L'opération de régulation du marché de la pomme de terre, lancée récemment par le gouvernement, semble rencontrer de sérieux obstacles. Il faut noter que cette opération avait pour objectif de lutter contre la spéculation, éponger les surplus de production, protéger les revenus des agriculteurs et mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Néanmoins, l'opération de stockage de la pomme de terre est mise à mal à cause du nombre insuffisant des chambres froides ou des infrastructures de froid au niveau des différentes wilayas, comme c'est le cas de la wilaya d'Oum El Bouaghi. Les agriculteurs au niveau de cette wilaya ainsi que ceux d'autres wilayas tirent la sonnette d'alarme, car leur production de pomme de terre risque d'être abîmée à cause de la chaleur qui atteint dans certaines régions les 52°. Avec une récolte importante et l'absence d'un nombre satisfaisant de chambres froides en plus la pomme de terre qui est restée dans les champs, parce que les producteurs ne savent pas quoi en faire, les agriculteurs courent à la catastrophe. Afin de faire face à cette situation, critique les services de wilaya ont sollicité d'autres wilayas, qui disposent de chambre froides pour poursuivre les opérations de stockage. Néanmoins, il faut transférer la production sur de longues distances et les producteurs doivent subir de longues files d'attente afin de stocker leur production. Le nombre limité des chambres froides reste une contrainte réelle. Il est vrai qu'aucun ne peut nier que le stockage permet d'éviter la perte d'une partie de la récolte de pomme de terre et lutter contre la spéculation, surtout à l'approche du mois sacré de Ramadhan prévu cette année au début du mois de septembre. Mais, une telle situation laisse poser plusieurs questions, notamment sur les facteurs ayant conduit à cette insuffisance en chambres froides, d'autant qu'un tel moyen est indispensable. D'autres s'interrogent sur le pourquoi du lancement d'une opération de stockage de près de 150 000 tonnes de pomme de terre alors que les moyens sont insuffisants. Il y a lieu de rappeler que la première opération de constitution d'un stock de pomme de terre entrant dans le cadre du nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) a débuté il y'a presque un mois et 30 000 tonnes ont déjà été stockées, selon les statistiques officielles. Cette opération, qui se poursuivra jusqu'au 15 août et mobilisera des opérateurs privés, publics et institutionnels, porte sur la constitution d'un stock de 150 000 tonnes de pomme de terre à travers tout le territoire national. Le prix de référence d'intervention fixé à 20 DA/kg servira de base de calcul à l'ensemble des opérations qui lieront le ministère aux stockeurs souhaitant faire partie de ce nouveau système.