Il apparaît que le ministère de l'Agriculture n'a pas encore trouvé la bonne formule, pour mettre en place un système de régulation agricole fiable. En effet, le premier responsable du secteur, M. Rachid Benaïssa a déclaré, à partir d'Oum El Bouaghi, qu'il est impératif d'adopter un nouveau système de régulation agricole pour permettre la modernisation des différentes filières agricoles. Intervenant en marge d'une visite d'évaluation des préparatifs de la campagne moissons-battage, le ministre a estimé que cette régulation sera notamment appelée à développer les filières des céréales, de la pomme de terre et du lait. Dans cette même perspective qui vise, à terme, la réduction de la dépendance alimentaire, M. Benaïssa a exhorté les producteurs à s'organiser en associations professionnelles et à contracter une assurance afin de se prémunir contre les divers aléas agricoles. Abordant la question du risque d'écroulement des prix qu'encours les producteur de pomme de terre, le ministre a souligné le rôle que doivent jouer les associations professionnelles et l'importance de l'intervention de l'Etat pour acquérir le surplus de la production, de sorte à éviter la pénalisation des agriculteurs et à combattre la spéculation. Par ailleurs, Benaïssa a présidé, au terme de sa visite de travail, une réunion avec les opérateurs et les cadres de son secteur, consacrée aux dispositifs et aux mesures destinés à moderniser l'agriculture. A ce propos, le ministre a affirmé, auparavant, que le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) sera élargi à la viande et à l'oignon à partir de l'année en cours, ce dispositif pourrait être lancé cet été, une période qui connaît une forte consommation en la matière, ce qui engendre une envolée des prix. En outre, les pouvoirs publics ont engagé récemment une opération de recensement des unités de froid pour accroître les capacités de stockage des produits alimentaires de première nécessité. Rappelons que le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) a été mis en place en juillet 2008. Il a pour objectif d'éponger les surplus de production, de protéger les revenus des agriculteurs et de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés, afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Outre cela, et dans le même sens, la signature des contrats de performance dans le secteur agricole est entrée dans sa phase pratique. Partant de l'idée que la production agricole et la sécurité alimentaire doivent être perçues comme des éléments essentiels de consolidation de la souveraineté nationale, les pouvoirs publics exigent, à ce titre, un éveil collectif autour de ce postulat. Il s'agit, souligne-t-on, d'un consensus national sur nombre de principes et activités, à l'instar de la sécurité alimentaire, la valorisation des ressources naturelles et la concession comme mode d'exploitation exceptionnelle des terres propriété de l'Etat. Les contrats de performance sont donc un des outils visant la réhabilitation des régions rurales à travers une intensification des projets de proximité et une augmentation de la productivité. L'on prévoit, dans le même contexte, des actions urgentes au profit des éleveurs et propriétaires de petites exploitations, notamment au niveau des régions steppiques et montagneuses et des oasis. En plus des contrats de performance, le département de Rachid Bernaïssa a lancé le crédit Rfig, en collaboration avec la Badr et la BNA. Les deux banques ont déjà accordé des crédits à quelque 6 000 agriculteurs à travers le territoire national pour un montant de 920 millions de DA. Tous ces moyens c'est pour arriver à augmenter la production agricole et hisser l'agriculture au rang de secteur stratégique, seule alternative à l'économie dépendante des recettes pétrolières.