Après 35 ans d'application d'un système tout a fait différent, l'Algérie envisage de se doter d'un nouveau plan comptable. Adopté en mai dernier en Conseil des ministres, son en entrée en vigueur était prévue initialement pour janvier 2009. Ce délai de quelques mois est-il suffisant pour permettre aux différents corps de comptabilité de s'adapter à ce nouveau dispositif ? Une interrogation qui s'est avérée fondée et exacte, suite à ce qui est et à ce qui se fait sur le terrain. De ce fait, l'entrée en vigueur de ce nouveau plan a été reportée au 1er janvier 2010. C'est ce qu'a annoncé, hier, le directeur général des impôts ( DGI ), Abderrahmane Raouia. "Le ministère des Finances a décidé cette mesure, dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008 (LFC), après avoir constaté que l'ensemble des opérateurs économiques ne pourraient pas être au rendez-vous sur le volet technique", a indiqué M. Raouia lors d'un point de presse sur les principales mesures fiscales et budgétaires prévues dans le cadre de cette loi. Il est nécessaire de rappeler qu'après l'annonce de la mise en place de ce nouveau système, un climat d'inquiétude s'était installé sur la sphère comptable nationale. Que prévoit le nouveau système comptable ? Quelles sont ses directives et ses mesures ? Il était à six mois de son entrée en vigueur personne ne connaît le contenu du nouveau texte qui doit régir la vie des entreprises pour de nombreuses années à venir, étant donné qu'il n'était pas encore publié. En outre, des experts comptables algériens ont manifesté leur inquiétude, à travers plusieurs rencontres tenues particulièrement sur les possibilités de s'adapter ou pas à ce nouveau système dans un temps record. Ils ont déploré énergiquement l'absence d'accompagnement pour assimiler la nouvelle mouture et pouvoir l'appliquer avec efficacité. Ils ont même suggéré de prolonger le délai de mise en œuvre de ce nouveau système en donnant l'exemple de la France qui a mis 3 ans et le Canada qui s'est fixé 2012 comme date butoir pour s'adapter aux nouvelles normes IFRS. Se conformer aux nouvelles normes IFRS, induit la modernisation du système comptable régissant les entités soumises à la tenue d'une comptabilité et la prise en charge des changements intervenus dans la sphère économique. S'adapter aux normes IFRS est également l'une des conditions qui ne manquent pas de valeur pour l'attraction des IDE en Algérie, puisque ces normes introduisent plus de transparence dans le système financier.