Avec l'ouverture de l'économie algérienne sur le marché mondialisé, le nombre croissant de multinationales et l'ouverture des marchés financiers aux investisseurs de toutes nationalités, l'intérêt d'emprunter les normes internationales et d'adopter un langage comptable universel est devenu une étape importante. Les normes IFRS visent à encadrer l'internationalisation des activités des entreprises, il faut moderniser les normes pour les appliquer dans un contexte international. Cela sera une assurance pour les investisseurs, selon M. Giles Cloutier, président du conseil d'administration de la société financière européenne. Examiné le 4 mai dernier en Conseil des ministres, le projet de loi portant nouveau plan comptable national prévoit de rapprocher la pratique comptable nationale de la pratique universelle, "permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant, notamment, une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises". Pour y arriver, les pouvoirs publics prévoient "la refonte des programmes de formation et la formation de formateurs et l'assistance technique aux entreprises pour assurer le passage de l'ancien au nouveau système". En dépit de ces dispositions, les spécialistes craignent que la formation ne soit pas dispensée à temps… Le nouveau plan comptable passera au parlement avant la fin de l'année en cours. Pour M. Abdelhamid Gase, consultant au ministère des Finances, la comptabilité est tenue selon les normes de 1967, d'où le besoin du nouveau plan comptable qui permet une meilleure lisibilité des comptes et une meilleure transparence. Selon Mohamed Lamine Hamdi, président de l'Ordre des experts comptables, qui a participé à l'élaboration de ce nouveau plan, pour appliquer ce nouveau plan, il faut un plan de formation. Pour cela cette institution a fait appel à 90 formateurs et encadreurs français pour lancer un plan de formation au profit de nos comptables. Enfin, M. Hamdi ajoute qu'avant l'application de ce plan, il faut préparer des textes, un système fiscal adéquat pour une adaptation réussie des entreprises. M. Hamdi a révélé que l'entrée en vigueur du nouveau dispositif jusqu'à janvier 2009 ne constitue pas un délai suffisant pour permettre aux différents corps de comptabilité de s'adapter à ce nouveau dispositif. Le plan actuel n'est pas conforme à la réalité économique et implique donc des changements. Selon M. Laribi, le système des assurances doit s'adapter au système comptable pour une bonne gestion des épargnes et des investissements des entreprises. Donc le nouveau plan devra être axé sur l'apport de l'outil de production. Autre préoccupation, comment déterminer la juste valeur d'une entreprise lorsqu'on ne dispose pas de l'outil économique indispensable, à savoir l'absence d'un marché financier de cotation des entreprises en bourse. Il faut préparer les comptables aux nouvelles normes et méthodes d'enregistrement. Adopté en mai dernier en Conseil des ministres, ce projet a pour but de moderniser le système comptable régissant les entités soumises à la tenue d'une comptabilité et à la prise en charge des changements intervenus dans la sphère économique. Pour ce faire, il est nécessaire de lancer des programmes de formation conformes aux nouvelles normes de comptabilité (IFRS) au profit des différents corps de comptabilité.