Une initiative louable, qui dénote à plus d'un titre de l'amélioration des rapports entre les enseignants, syndicats, étudiants et département de tutelle, M. Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a programmé pour la seule journée d'hier, deux rencontres. La première a regroupé les représentants des syndicats des enseignants, des chercheurs et des autres représentants des corps spécifiques. La seconde, prévue tard dans la soirée, a été consacrée par M. Harraoubia, à la rencontre avec les représentants des organisations estudiantines. Le premier objectif de cette encontre est d'informer l'ensemble des partenaires de l'instruction du gouvernement. Celle-ci définit septembre 2007 comme "dernier délai pour le dépôt de tous les projets relatifs aux statuts particuliers". C'est irrévocable. Les différents syndicats, qui sont potentiellement au nombre de quatre au département de l'enseignement supérieur doivent se mettre en besogne dans l'immédiat pour éviter de rester à l'écart. M. Boukaroura, le digne successeur de M. Cherbell, à la tête du Cnes (lui qui a brillé par son absence à cette rencontre), trouve les délais très raisonnables, voire même, trop étendus dans le temps puisque les représentants des syndicats du secteur de l'enseignement supérieur ont, en grande partie, achevé ce travail. " L'essentiel de notre statut particulier est déjà fait, ne reste que la mise en conformité avec la nouvelle méthodologie, ce qui est relativement aisé. Nous seront prêts bien avant septembre, en tout cas", promet le porte-parole du Conseil national des enseignants du supérieur. En effet, il faut préciser que ces entrevues d'hier, interviennent quelques jours seulement après l'annonce par le secrétaire général de l'UGTA, de la fin de la phase d'élaboration des propositions concernant le projet du statut particulier des enseignants et des chercheurs permanents de l'enseignement supérieur. L'instruction du gouvernement exposée, hier, par le ministre de tutelle vient pour ainsi dire, remettre en cause, quelque part, ce travail…pas totalement bien accompli. Les syndicalistes de l'enseignement supérieur auront omis de prendre en considération l'analyse des grades, des différentes échelles et de l'évaluation des emplois du secteur, comme il doit se faire concernant l'ensemble des emplois de la Fonction publique avant l'établissement des 43 statuts particuliers renfermant quelques 400 grades. "La classification constitue un critère déterminant dans le classement des grades dans la nouvelle grille des salaires", remarque Harraoubia. Celle-ci devra définitivement être établie et rendue publique par les services du gouvernement, le 6 juin prochain. Pour ce, le ministre a proposé de constituer quatre commissions spécialisées. Une commission pour l'étude du statut particulier des enseignants hospitalo-universitaires, une autre pour celui des enseignants des cours magistraux et maîtres assistants, une troisième chargée d'élaborer le statut particulier des chercheurs, et une dernière regroupant les corps spécifiques existants au niveaux du ministère. Harraoubia laisse cette proposition pour la libre appréciation des syndicalistes. Ces derniers, pas tous, il est vrai, proposent l'étude de l'ensemble des questions dans le cadre d'un séminaire élargi mais fermé. Saisissant cette occasion, le ministre a exprimé sa satisfaction quant à la sensible amélioration des conditions socio-pédagogiques des enseignants et des étudiants qui a accompagné l'effort de réforme. Le ministre fait deux annonces sur ce sujet. La première concerne un transfert de bail entre le gouvernement et le département de l'enseignement supérieur en vertu duquel 50% des logements de fonction sont cédés - de manière définitive- aux profits des enseignants, les occupants. Le ministre rassure les enseignants du corps médical et les chercheurs universitaires qu'ils bénéficieront du même traitement, de la même prise en charge. Quant à la seconde annonce, elle concerne l'affirmation de l'octroi, "et ce, dans la transparence la plus totale", de l'impressionnant nombre de bourses au profit des enseignants universitaires, dont 400 bourses d'études au niveau local et 110 pour des formations à l'étranger. Rapport syndicat-gouvernement, Harraoubia dira ceci pour résumer la vision du gouvernement : "Si on ne prend pas en charge les ressources humaines, aucune avancée n'est possible !"