La seconde journée de la rencontre nationale des chefs d'établissements universitaires qu'abrite l'université Saâd-Dahleb de Blida a été consacrée à la lecture des recommandations des trois ateliers créés au titre de la réforme du secteur. L'atelier relatif au système d'orientation a proposé les grandes lignes qui doivent guider l'élaboration du système d'orientation dans les différentes structures pédagogiques. Il préconise le maintien du système actuel avec la mise en place d'un dispositif plus large en matière de communication. C'est-à-dire la présentation des filières, de leur contenu et des débouchés. Une coordination effective et opérationnelle entre la pédagogie et les œuvres universitaires. Comme il recommande que l'ouverture des nouvelles filières tienne compte de l'environnement socioéconomique, de la demande des étudiants, de l'existence de l'infrastructure et d'un encadrement permanent. Les recommandations de l'atelier Amélioration du système d'évaluation des étudiants portent sur la vulgarisation des textes régissant la pédagogie, la consultation de la copie par les étudiants, l'évaluation par le contrôle permanent. La dynamisation des conseils pédagogiques et faire en sorte qu'ils deviennent des espaces de concertation, de dialogue et de coordination entre les enseignants et les représentants des étudiants. Le troisième et dernier atelier relatif à la déontologie et l'éthique souhaite l'organisation d'un séminaire national sur ce thème et la création d'un conseil national sur l'éthique et la déontologie. Pour rappel, cette rencontre nationale de deux jours, qui s'est déroulée à Blida, porte sur l'évaluation de la rentrée universitaire 2002/2003 et la réforme du secteur. Cette refonte sera axée sur les nouvelles architectures des enseignements, sur l'actualisation des programmes pédagogiques et sur les œuvres universitaires. Dans une conférence de presse organisée à l'université de Blida, M. Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a déclaré : “La réforme du secteur entre dans le cadre des perspectives d'avenir de l'université algérienne. La prise en charge du système des évaluations des étudiants doit être la préoccupation majeure de cette rencontre nationale. Celle-ci a fait l'objet de la contestation des étudiants ces derniers temps”. Le représentant du gouvernement est revenu sur la violence qui entache son secteur et dont l'apparition récente fait craindre le pire si des mesures ne sont pas prises pour y mettre un terme. “Je ne peux tolérer que des enseignants soient agressés ou que des étudiants soient harcelés”, avertira le ministre qui ajoutera : “Tous les moyens seront utilisés pour combattre la violence au sein de l'université algérienne”. Et d'insister : “Il n'y a que ceux qui ne peuvent pas convaincre pacifiquement qui ont recours à la violence.” La situation actuelle de l'enseignement supérieur n'est guère reluisante avec une saturation des établissements universitaires et un déficit en enseignants. M. Harraoubia estime qu'avec le dialogue et la concertation, il pourra remédier à cette situation. Sur un autre chapitre, le ministre a annoncé : “nous sommes le seul pays au monde qui n'a pas adapté sa formation. Actuellement, tous les pays ont adopté le système Bac+3 années pour le cycle court, Bac+5 années pour le cycle moyen et Bac +8 pour le cycle long (doctorat)”. Par ailleurs, il fera remarquer qu'il faut impérativement réduire le volume horaire hebdomadaire d'enseignement qui est actuellement de 33 heures en Algérie, alors que la norme internationale se situe entre 23 et 25 heures. Abordant le chapitre relatif au gonflement progressif, d'année en année, des étudiants, le ministre de l'enseignement supérieur dira : “nous avons engagé une réflexion pour réduire le temps de séjour des étudiants dans les établissements et libérer des places pédagogiques”. M. Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, n'a pas omis d'évoquer le chapitre privatisation du secteur en déclarant : “À chaque fois que nous abordons le volet réforme du secteur on nous accuse de vouloir privatiser l'enseignement supérieur et les œuvres universitaires. Je tiens à vous informer que nous sommes pour le maintien du secteur public et que nous apporterons tous les correctifs pour le dynamiser. Le dossier de la privatisation du secteur n'est pas à l'ordre du jour”. M. A.