La région Mena (Afrique du Nord et Moyen-Orient) figure dans le classement du Groupe d'action financière internationale (Gafi) comme zone à risque en matière de blanchiment d'argent. C'est dans ce sens, et pour lutter efficacement contre ce fléau, que la Mepi (Middle East Partnership Initiative) a mis à la disposition du FSVC (Financial Services Volunteers Corps), un budget important afin de financer un programme régional pour l'ensemble Moyen-Orient et Afrique du Nord avec une concentration particulière sur le Maghreb. Ce programme est destiné à la promotion de projets axés sur la réforme du secteur financier et sur la lutte contre le blanchiment d'argent, en collaboration avec plusieurs pays. 24 projets par an sont prévus dans le cadre de ce programme à raison de 6 par trimestre. Parmi les buts stratégiques escomptés, on retrouve l'encouragement de la mobilisation des investissements étrangers directs. Au niveau du secteur bancaire, financier et privé, une assistance technique est offerte sous forme de formation, d'évaluation et de conseil pour une meilleure maîtrise des risques liés au blanchiment de capitaux.Il faut savoir aussi qu'à la fin du mois de juillet, un séminaire a été organisé à Casablanca afin de débattre justement de cette problématique. A cette occasion, Kathryn Hinton, directrice de l'équipe de la Réserve fédérale (FED) d'Atlanta, a estimé qu'"avec le terrorisme, la question du blanchiment d'argent a pris toute son ampleur. Il convient donc de développer au plus vite des atouts efficaces pour y remédier". L'objectif du séminaire est de débattre des défis et risques associés au blanchiment de capitaux, en insistant sur les zones géographiques les plus vulnérables. La conférence a tenté, au fur et à mesure des séances, d'énumérer les mesures antiblanchiment d'argent et de lutte contre le financement du terrorisme aux Etats-Unis. "Une description détaillée sur les réglementations américaines en vigueur dans le domaine devrait inspirer d'autres pays", a commenté David Hunter, conseiller et superviseur des opérations bancaires internationales. Le séminaire retrace également les initiatives internationales, en soulignant les efforts de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du Groupe d'action financière internationale (Gafi). A travers des études de cas pratiques et de rapports d'activités suspectes, la rencontre mettra l'accent sur les domaines à haut risque tels que les financements de commerces, les systèmes de transfert de fonds et les services bancaires privés à l'international. Les différents systèmes de surveillance des comptes de plusieurs organismes financiers ont été passés en revue et des éléments de coopération, de coordination et de supervision interbanques ont été esquissés. Rappelons que le Fonds monétaire international estime que 9 à 22,5 milliards de dollars sont blanchis chaque année dans le monde.