L'avenir de l'Algérie dépend en grande partie de sa capacité à donner un contenu dynamique à son économie nationale, dont la finalité est de sauvegarder son indépendance d'options et d'actions. Dans ce contexte, l'Algérie dispose d'incontestables atouts. A la différence d'autres pays, l'Algérie peut se donner les moyens politiques de réaliser un grand dessein, notamment en matière d'amélioration à la fois de la croissance et du développement. L'absolue mutation des choix économiques pousse le gouvernement et l'ensemble des acteurs à s'orienter irrésistiblement vers des finalités suprêmes que sont le progrès économique et social de toute la nation. De fait, l'instant est au détachement de toute les emprises et les obstacles pour que tous les responsables, du sommet à la base s'animent du "feu sacré " de la légitime ambition de doter l'économie nationale de sa propre positivité. Enfin, l'Algérie est aussi jeunesse, c'est-à-dire dynamisme et impétuosité, prédisposée à des élans innovateurs conditionnés par une prise en charge saine.Tous ces atouts au service d'une grande cause ne peuvent développer leur efficacité qu'à la seule condition d'une forte organisation. Dans un monde qui oscille entre bipolarisation et multipolarisation, le concept d'indépendance économique se révèle, ouvrant à l'Algérie l'occasion de donner un contenu plus dynamique à sa politique économique et d'user de son aisance financière pour faire admettre les exigences du XXIe siècle. Donc s'organiser, c'est prendre conscience de sa réalité, de sa force, de ses immenses potentialités, de son authenticité. S'organiser, c'est en ce siècle de l'informatique, de nouvelles technologies et de la science, définir avec lucidité les tâches, analyser les moyens, programmer les étapes possibles pour atteindre les objectifs fixés. C'est le champ qui permet de restituer au pays sa globalité économique et sociale, c'est-à-dire la force qui permet de peser d'un grand poids dans les affrontements politiques et économiques qui sont imposés par la mondialisation. Si la plupart des approches pour la réalisation d'une économie nationale plus compétitive et davantage concurrente sont valables, cela impose à tous de consentir dès maintenant des efforts pour la réhabilitation du travail et d'épouser le concept de la production à tous les niveaux. Sur le plan purement économique, il s'agit, d'abord, de parvenir à la consolidation de l'indépendance politique en organisant le pays en fonction de lui-même non plus en fonction des intérêts des autres partenaires économiques. Cette évolution a pour effet d'accroître la crédibilité et le prestige de l'Algérie dans le monde, ainsi que sa vocation de jouer un rôle plus actif dans les affaires internationales. Mais l'organisation de l'économie nationale exige désormais une impulsion plus vigoureuse. En effet, le contexte mondial actuel, impose d'œuvrer avec toujours plus de méthode, plus de détermination pour la fluidité économique de l'Algérie, c'est-à-dire de créer les conditions favorables à la croissance. Il s'agit, par conséquent, de promouvoir toujours davantage, toujours plus concrètement, le resserrement de l'unité nationale et la mobilisation de toutes les forces, pour imposer et rendre irréversible l'instauration d'un système nouveau d'attractivités économiques du pays, considérer les uns et les autres (opérateurs nationaux et étrangers) comme des partenaires économiques ayant des intérêts solidaires avec les ambitions du pays et concourant ensemble à la croissance économique qui doit, en outre, coller à l'évolution de la conjoncture économique internationale. Mais il va sans dire que, pour imposer cette philosophie mutuellement avantageuse, il revient impérieusement à tout un chacun d'accomplir préalablement des efforts communs, c'est-à-dire de nous appuyer sur nos propres forces et d'organiser, d'améliorer notre propre organisation interne. Il serait mal venu, en effet, de déplorer l'injustice des échanges économiques internationaux, et de revendiquer de nouveaux rapports et de nouveaux équilibres dans les structures politiques et économiques mondiales, si les Algériens cultivent eux-mêmes leurs petits égoïsmes. La crédibilité de l'Algérie, sa persuasion, son efficacité, donc sa victoire contre les défis de la mondialisation, passent nécessairement par une organisation interne.Par-delà le problème des hommes, tributaires de leurs passions, de leurs ambitions, de leurs faiblesses, de toute la gamme insondable et imprévisible des tempéraments individuels et partisans, c'est l'adhésion à la grande idée que chaque Algérien doit se faire de l'Algérie qui doit constituer le seul critère qui puisse justifier l'appartenance à cette grande nation.